L’air saharien

Le Sahara en lui-même ne sent pas grand chose en janvier. L’air est frais, glacial même le soir et la nuit, et bien que de petites sueurs fassent surface sur le coup de midi, la chaleur n’est pas assez intense pour attiser tout ce que compte cet univers aride en terme de potentialités nauséabondes. Cette neutralité odorante du paysage se conjugue donc avec sa douceur et son silence. L’air saharien est un délicat abrasif qui dépouille l’esprit de ce qu’il supporte habituellement en trop.

Ceci étant, nos copains dromadaires, qui étaient en rut, ont vécu une situation toute autre. Eux qui peuvent renifler une chamelle 20 kilomètres à la ronde, ils ont visiblement passé la semaine à humer de sensuelles effluves. En témoigna le concert quasi ininterrompu de borborygmes visqueux qui nous était gracieusement offert dès qu’une senteur femelle venait à croiser la trajectoire de leurs naseaux.

Si, pour les piètres senteux que nous sommes, ce Sahara ne sent pas trop, les animaux qui le traversent, dont nous faisons partie, trimballent néanmoins avec eux leur lot d’odeurs, dont les suivantes m’ont particulièrement titillé les narines.

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