Lorsque mon nez pense au Sahara, il pense aux dromadaires qui, à force de trimballer de chaque côté de leur flanc tous notre attirail, ont enveloppé celui-ci de leur odeur reconnaissable entre mille, un mélange d’urine, de sueur sucrée et de cuir musqué. Au crépuscule, tout sent le dromadaire : la toile de la rugueuse tente berbère, le sable qui, parsemé de myriades de petites crottes rondes, oeuvres de nos bossus compagnons, ressemble à un immense biscuit aux pépites de chocolat, nos sacs de voyage, nos mains, les matelas de sol, les couvertures dans lesquelles nous nous emmitouflons chaque nuit et, lorsque nous nous laissons aller à l’hospitalité d’un dos bossu l’espace d’une demie journée, toute notre personne.

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