Les dattes

Pour notre plus grand bonheur, notre séjour en Tunisie a coïncidé avec la fin de la saison des dattes. Notre guide Khalifa, qui possède une petite palmeraie à Douz, a donc apporté un gros sac de ces précieux fruits. Les dattes de Douz, à la fois translucides et juste ce qu’il faut de sucré, sont les plus réputées de Tunisie. Depuis des siècles, les hommes du désert traînent ces petits fruits sombres et nutritifs dans leur besace et, lorsque l’eau, les vivres et le bois nécessaires au feu se font rares, il n’y a rien de tel qu’une poignée de dattes fraîches ou sèches pour faire le bonheur de son homme et taire un estomac criard. Quant aux noyaux, ils sont broyés et offerts aux dromadaires, qui en raffolent (comme du reste des pelures d’orange).

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La Vache qui rit

Le fromage La Vache qui rit est devenu l’incontournable du petit déjeuner partout au Proche-Orient. De la Syrie au Maroc en passant par la Jordanie, l’Égypte et la Tunisie, ces petites pointes de fromage mou qui ont l’avantage de pouvoir être conservées à température ambiante sont systématiquement servies dans les petits hôtels avec le pain, fût-il pita, baguette ou galette. Notre séjour dans le désert n’a pas sonné le glas de cette tradition toute arabe, si bien que chaque matin, ma khobsa fut recouverte de cette molle substance, que j’ai tout de même de la difficulté à appeler fromage. C’est donc dire que La Vache qui rit a remplacé les fromages au lait de brebis ou de dromadaire hyper compacts, secs et durs décrits par Théodore Monod dans les années 1920-1930. La mondialisation gagne donc aussi le méhariste, qu’il le veuille ou non, ceci avec ce qu’elle a de mieux (le sac de couchage momie) mais, aussi, de pire (La Vache qui rit).

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