Nos hôtes avaient des mains vivantes, rugueuses et vigoureuses. Des mains qui ont l’habitude d’être durement sollicitées, qui n’ont pas peur d’empoigner tout entiers un tas de bois sec, la corde d’un dromadaire de tête ou les lourdes outres de caoutchouc. Des mains qui coupent les légumes à une vitesse folle, qui préparent le thé selon une gestuelle gracieuse, qui frappent affectueusement le flanc des dromadaires et qui martèlent les pieux de la tente avec force. Des mains sans a priori, honnêtes, vraies et généreuses. En comparaison, nos petites mains pâles et frêles à l’épiderme fragile et à la force toute relative semblaient ridiculement décalées. Nos mains de citadins aseptisés étaient mal assorties au désert, mais je suppose qu’au cours de cette semaine saharienne, elles se sont, ne serait-ce qu’un tout petit peu, endurcies et, d’une certaine façon aussi, humanisées.

Il nous faudra à présent y retourner.

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