Les oiseaux

Il y a des oiseaux dans le Sahara ! De petits oiseaux semblables à des moineaux, d’autres au plumage coloré qui ont des airs de pie, des gros corbeaux aussi qui se tiennent à proximité des campements humains où ils s’alimentent à même les restes comestibles.

Lorsque, assis entre deux dunes, au coeur d’un horizon sans limite où ne résonne, à part nos paroles, que le son du vent et le bruit des dromadaires, nous entendons le chant cristallin d’un oiseau résonner, alors notre coeur s’emplit de joie. De la même façon que les oiseaux indiquent aux marins la proximité de la terre, la présence d’oiseaux dans l’erg nous rappelle que cet univers en apparence si hostile est bel et bien un terreau de vie, et que nous n’y sommes pas seuls.

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Les glouglous des dromadaires

Nos comparses en rut n’ont cessé de ponctuer notre semaine de leurs glouglous gluants et profonds, qui semblaient provenir du tréfonds de leurs entrailles. La moindre effluve femelle engendre ce bruit étrange, ainsi que le gonflement de la langue, chez tout mâle qui la sent. Surpris au début, inquiets même la première fois que ce bruit surprenant s’est fait entendre, nous nous sommes rapidement habitués à ce concert apparemment érotique qui, repris en décalage par chacun des 3 mâles adultes qui nous accompagnaient, ressemblait parfois à un canon de Pachelbel surréaliste.

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Les mouches

Lorsque le vent se tait et que le soleil plombe, les mouches emplissent l’air de leur bourdonnement sonore et agressant. Elles virevoltent autour de nos têtes, atterrissent parfois sur nos lèvres et nos vêtements, s’agglutinent sur les naseaux des dromadaires, leur faisant parfois perdre patience, et s’agrippent férocement à tout morceau de nourriture. « L’été, nous dit Khalifa, lorsqu’une certaine plante entame sa floraison, les oeufs de mouches pondus au creux des fleurs éclosent. Il y a alors des mouches partout. C’est pas possible. Ça rend les dromadaires fous, et nous aussi ». Voilà une autre bonne raison de venir au Sahara en hiver. Un chapelet de mouches à merde collé à notre chandail humide, ça s’endure, mais des millions de « bzzzzzzzzzzzzzzzz » incessants dans mes oreilles, très peu pour moi.

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