Les deux Occidentaux pâles et novices que nous sommes ne pouvaient envisager de découvrir le Sahara seuls. Si, avec l’avènement des GPS, les gros 4X4, les criardes motocross et les agressants 4 roues (ou quads comme on dit en France) essentiellement peuplés d’Italiens, de Français, de Suisses et de Belges venus du Vieux Continent abondent désormais, les risques d’une balade dans le Sahara sont réels pour quiconque ne le connaît pas (ainsi, au cours des dernières années, quelques voyageurs égarés et en manque d’eau ont été retrouvés morts au bout de quelques jours). Le GPS, c’est bien beau, mais c’est pas infaillible, et ça ne remplace pas l’expérience de terrain. Voilà notamment pourquoi nous avons tenu à être accompagnés par des guides locaux expérimentés.

Véritables pro du désert et hommes à tout faire, Khalifa, Edy et Medani sont d’un dynamisme et d’une endurance impressionnants. On avait beau tenter de marcher à un bon rythme derrière les deux queues leu leu de dromadaires, ceux-ci, précédés de Medani et d’Edy, finissaient toujours par nous devancer de plusieurs centaines de mètres. Et une fois venu le temps de la « pause », alors que, après avoir déchargé les dromadaires et monté le camp, nous faisions parfois une petite sieste que nous croyions bien méritées, eux arpentaient les dunes alentours afin de trouver des talles de verdure pour leurs dromadaires, ramassaient du bois sec pour le feu et préparaient le repas. Nous les aidions, certes, mais leur expérience est telle que nous avions parfois l’impression de les ralentir plus qu’autre chose (même dans le coupage des légumes! Pas de planche ni de bol pour s’appuyer, c’est pas évident pour la Mme kit cuisine que je suis :.)). Et le soir, leurs silhouettes claires obscures à la lumière du feu, toute emmitouflée dans leur burnous (manteau traditionnel tunisien qui a l’air d’une cape brune avec un capuchon pointu) en poil de chameau, dégageaient une douce fierté mêlée de noblesse.

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