Vos confidences de 2006 à 2008

L' erg oriental tunisien s'offre à la méditation comme une grande page vierge : Paysages fabuleux, vie cachée, végétation rare mais puissante, le ciel et les étoiles se découvrant en un livre magique. Les traditions ancestrales y prennent un sens mystique : cuisson du pain, partage du thé, feu de camp, contes et chansons, échange, poésie, prière des hommes. Tout se mesure au rythme humain, loin des pollutions sonores, lumineuses, chimiques.

Pierre
"Tembaïn, montagne sacrée" - novembre 2006

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Sandrine & Henry - fev 2006

Partir en février pour une méharée dans le Sahara avec des enfants de 8 et 9 ans, beaucoup dans notre famille ont dit que nous prenions des risques. Maintenant qu'ils ont vu les photos et écouté les enfants en parler, la plupart ont envie d'en faire autant.

Aujourd'hui, je dirai que c'est l'endroit idéal pour voir ses enfants jouer et grandir. Ils peuvent, en toute tranquillité, oser ou prendre des risques que la vie urbaine leur interdit. Comment décrire notre surprise quand nous avons été doublés par Thomas qui, sans rien demander à personne, était monté sur l'âne et chevauchait droit devant lui en chantant à tue-tête un air des... Noces de Figaro.

Sur 4, j'étais le seul à avoir déjà dormi sous la tente. L'acclimatation n'a posé de problème à personne. Le Sahara est un monde sauvage où tout se passe en douceur. Le sable amortit tout: les pas, les chutes, les bruits. Cette première prise de contact avec le désert s'est faite dans des conditions optimales. Un guide et deux chameliers nous ont accompagnés et entrouvert la porte du monde bédouin. Aujourd'hui encore, c'est un plaisir de se rappeler le pain du sable, la marche lente des dromadaires, les paysages si variés...

Nous ne sommes restés qu'une semaine. Nous avions l'impression d'être partis trois fois plus longtemps.

Personne n'a regretté d'avoir troqué une semaine de ski contre une semaine de désert.

Sandrine et Henry
"Entre gueltas et oasis"– février 2006

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Claire, Thierry, Thomas, Etienne et Guillaume - avr 2006

La première halte sous les palmiers : la veille on était à Paris, et là, on a chaud et soif. On s’arrête et ça fait du bien.
La tente dans le désert, la chaleur qui tombe avec le soir et le sable qui fraichit
Le sable si doux que l’on voudrait toujours marcher pieds nus (jusqu’au moment où on se blesse avec un bout de bois !)
La vie là où on ne l’attend pas : la caravane croise un berger très loin de l’oasis (enfin, d’après nous…), des chamelles, un oiseau s’envole d’un buisson au milieu d’un grand silence,…
La grande tranquilité des chameliers pour qui tout cela est habituel et simple.
La gentillesse de ces nomades, serviables mais pas serviles, car toujours fiers de ce qu’ils sont
La facilité avec laquelle les enfants s’adaptent (il fait 33°C, et ils mangent et boivent chaud, et de plus une nourriture à laquelle ils ne sont pas du tout habitués) et trouvent ce voyage « évident »
La partie de foot dans le désert : « il est trop fort Mohammed », nous disent encore les enfants.
Les oranges que j’ai pelées pour toute la famille : je n’ai jamais pelé et mangé autant d’oranges en une semaine.

Claire
"Méharée & Séjour à Douiret" - Avril 2006

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La version des enfants


Voyage dans le désert

Samedi matin : Nous sommes partis de l’hôtel Dar Zaida pour aller à Douz là où habite Christine.

Samedi après midi : Nous sommes allés chez Christine pour prendre un petit thé et pour aller chercher Roxie (son chien). Ensuite nous sommes allés avec les 4x4 dans le désert pour aller chercher les chameaux, et de 12h à 16h nous avons fait la sieste. Quand on allait partir, on a commencé à nous disputer pour les chameaux, Etienne et moi voulions prendre Nuggets, alors j’ai décidé de prendre Maurice, mais Guillaume voulait le prendre, et finalement j’ai pris Solstane, et nous sommes partis.

Samedi soir : Etienne, Guillaume, et moi avons ramassé du bois pour faire un feu. Les chameliers préparent le dîner et la galette (le pain). Mohamed (le guide) joue souvent au foot avec nous. Omere nous apprenait des tours et nous racontait des blagues. Ensuite nous avons dormi tous les 5 sous une tente.

Dimanche matin : Pour le petit déjeuner nous avons eu des galettes, du beurre, de la confiture, du thé à la menthe, du lait, et des oranges. Après Alie, Omere, Moamede ( le chamelier), et Mohamed (le guide), ont préparé les chameaux, pour qu’on puisse monter dessus. Et puis nous sommes partis.

Dimanche après midi : De 12h à 16 nous avons fait la sieste. Quand on allait partir, on était fatigué, et on ne voulait pas partir, car on était bien à l’ombre. Et dès qu’ils ont enlevé la tente, on était décidé à partir. Alors on est parti.

Dimanche soir : Etienne, Guillaume, et moi avons encore ramassé du bois pour faire un feu. Les chameliers ont préparé le dîner et la galette. Et Mohamed joue au foot avec nous. Ensuite nous avons dormi tous les 5 sous la tente, alors que je voulais dormir à la belle étoile.

Lundi matin : Comme toujours pour le petit déjeuner nous avons eu des galettes, du beurre, de la confiture, du thé à la menthe, du lait, et des oranges. Et puis Alie, Omere, Moamede, et Alie, ont préparé les chameaux, pour qu’on puisse monter dessus. Et puis nous sommes partis.

Lundi après midi : Comme toujours, comme on est des flemmards de 12h à 16h nous avons fait la sieste. A 16h les chameliers ont préparé les chameaux pour partir, pour Roxie c’était le signal de départ. Et puis nous sommes partis. Maman a dit qu’elle n’a jamais épluché autant d’oranges de sa vie.

Voyage en Tunisie 1

Lundi soir : Nous nous sommes baignés et avons mangé des frites pour le dîner à l’hôtel Touareg et nous y avons dormi également.

Mardi matin : Nous avons pris le petit déjeuner à l’hôtel, et fait un gros plouf dans la piscine. Ensuite avec Mohamed (notre chauffeur) nous sommes allés à un hôtel qui s’appelle l’hôtel Douiret, et au passage Maman a voulu visiter un village. Personne n’a été d’accord sauf Papa pour lui faire plaisir.

Mardi après midi : Nous sommes arrivés à un hôtel qui est sous de la roche, qui s’appelle l’hôtel. Le soir, nous avons grimpé en haut de la colline pour y voir un château démoli.
Mardi soir : Nous avons dormi à l’hôtel, et c’était très confortable.

Mercredi matin : Nous avons eu pour le petit déjeuner du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du thé, du chocolat chaud, et des gâteaux.

Mercredi après midi : Nous avons loué un âne pour faire un circuit dans la montagne. Et à l’arrivée du circuit, c’est Mohamed qui nous a raccompagné à l’hôtel.

Mercredi soir : Nous avons dormi à l’hôtel, et pendant la nuit il y a eu un gros orage.

Jeudi matin : En se réveillant, il faisait très froid, et tout le monde avait des blousons sauf nous. Ensuite, nous avons pris le petit déjeuner, et comme toujours nous avons eu, du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du thé, du chocolat chaud, et des gâteaux. Ensuite Mohamed nous a conduit à HOUMT SOUK, sur l’ile de Djerba, où nous avons visité le marché. Etienne et moi avons été chez le coiffeur, et Papa s’est fait raser la barbe. Nous avons mangé du poisson.

Jeudi après midi : Nous sommes arrivés à l’hôtel Dar Salem. Nous nous sommes installés et nous avons fait plein de plongeons dans la piscine.

Jeudi soir : Nous avons mangé. Et le problème c’était que Guillaume était malade. Et après le dîner, nous sommes partis nous coucher.

Voyage en Tunisie 2

Vendredi matin : Pour le petit déjeuner nous avons eu du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du chocolat chaud, et du jus d’orange. Et après le petit déjeuner nous avons préparé les valises.

Vendredi après midi : Nous avons pris deux taxis qui nous ont conduits jusqu'à l’aéroport. Nous avons attendu environ 1 heure avant l’arrivée de notre avion en comptant son retard bien sur.

Vendredi soir : Nous nous sommes installés dans l’avion. Le problème c’était que tout le monde voulait être au hublot alors on s’est mis d’accord pour le décollage c’était moi qui serais au hublot, pendant le vol c’était Guillaume, et à l'atterrissage c’était Etienne.

CECI ETAIT UN RESUME DE NOTRE VOYAGE EN TUNISIE.

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Nathalie & Emmanuel - avr 2006

Le temps qui s'arrête pour nous permettre de contempler les paysages, de partager les histoires racontées, de boire un thé rouge (très fort!!) au coin d'une ruelle déserte; la joie de regarder les enfants (les nôtres et ceux du village) partager une partie de cache-cache derrière les palmiers et les maisons ou une partie de billes jusqu'à la nuit; l'authenticité d'emprunter une piste, là, à droite, pendant quelques kilomètres et de se faire accueillir sous une tente nomade pour savourer le pain cuit dans le sable et une tasse de lait de chèvre sorti de l'outre; la surprise d'un orage aux portes du désert de sable; la déception de ne finalement pas pouvoir passer la nuit sous la tente à cause du vent; la traversée d'un oued au cours de notre parcours sur la piste; les achats au marché où nous sommes les seuls promeneurs européens; sans parler de la gentillesse, de la disponibilité, de la générosité, de l'accueil de toutes les personnes rencontrées...

Une semaine qui fait du bien.... on en redemande...

Les enfants sont aussi revenus enchantés, les photos faites avec leurs copains tunisiens sont prêtes à partir avec le petit mot qu'ils leur ont écrit et ils parlent souvent de ce qu'ils ont fait et vécu pendant cette semaine.

Nathalie et Emmanuel
"Des sables aux montagnes" - avril 2006

Lisez la version des enfants sur la page suivante...

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Margaux, Elise & Thibault

J'ai beaucoup aimé faire du dromadaire et j'avais très chaud. J'ai bien mangé mais des fois, ça piquait.
Margaux , 6 ans

J'ai passé une super soirée à Toujene, j'ai essayé un costume berbère et je me suis fait une amie (Nadia).
Mais le reste était génial aussi.

Elise, bientôt 12 ans

C'était super ! J'ai trouvé super de traverser les montagnes et de dormir dans des chambres creusées dans la roche.
Je me suis fait des copains ( assim et assam ).

Thibault, 10 ans

Des sables aux montagnes - avril 2006

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Laurie, Fabienne, Tristan, Bruno, Rémy & Armelle - mai 2006

"Le temps n'en finit plus...."

Aujourd'hui du vent du vent ...du vent qui chasse les idées noires .....qui lave le cerveau...
Nous commençons notre petit déjeuner par le succulent pain de Belgassem ...Quel délice!! Puis départ dans les dunes..... Nous marchons durant un long moment et puis c'est la pause ... Le temps s'arrête, et l'on se pose.. on s'endort là ou l'on est. Le temps s'arrête encore...

Au cours du séjour, certaines réflexions de notre groupe nous ont fait sourire, en voici quelques une :

"Y a quand même beaucoup de sable...." Bruno en regardant les dunes.....

"On va pas se quitter comme ça!!!" Rémy lorsqu'il évoque la séparation avec les chameliers...

"Demain greffes de pieds de dromadaire pour Fabienne!!"

Et pour finir : "Dans le désert, si tu as peur de la réponse, évite de poser la question...."

Laurie, Fabienne, Tristan, Bruno, Rémy & Armelle - mai 2006

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Nathalie, Hervé, Charlotte, Auriane et Valentin - avr 2007

Bonjour et Merci Christine
Pour ce parcours initiatique Merveilleux et grandiose
 
Les mots sont trop courts et restrictifs pour évoquer ce que chacun d'entre nous a ressenti à sa manière ...
tout d'abord l'immensité de sable de dunes à perte de vue ... les 5 sens en éveil où le plus important est de vivre l'instant présent,
le partage avec Halifa, Mohamed, Brahim et Aidy ( désolée pour l'orthographe )
l'expérience de ces hommes d'un âge, de leur gentillesse, de leur attention constante pour que nous soyons toujours bien,
Le bonheur de faire avec eux le repas, la recherche du bois, le montage et démontage de la tente bédouine,
les conversations, les veillées dans la nuit étoilée.
marcher simplement avec eux dans leurs traces et se sourire,
le vent qui caresse quand le soleil est chaud et que nous marchons, ...
la rencontre avec soi même ...
La découverte des autres ...
Je souhaite que nos photos reflètent un peu cet instant de vie à 13 ..
 
Nous avons apprécié les repas chauds et la cuisine, nous n'avons manqué de rien SI DE JOURS EN PLUS ....
 
Les adieux se sont faits trop rapidement sous une tempête de sable et je pleurais à chaudes larmes tellement je devais laisser là, les souvenirs et le partage, Le désert nous disait ainsi adieu ...
 
A la prochaine In shallah !
 
Grosses bises
 
Nathalie, Hervé, Charlotte, Auriane et Valentin
"Entre gueltas et oasis" - Avril 2007

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Patrice - mars 2008

Je suis rentré mais il reste une part de moi dans les sables si fins du Sahara.
Il me manque le calme, le ciel étoilé, Douz et ses habitants
Une nostalgie inconnue après un retour de vacances.
Je suis partagé entre l'évocation des moments passés et l'imagination du futur voyage.

Vous pourrez renouveler tous mes remerciements à l'équipe qui nous a accompagnés Mohamed, Anoir et Hadi.
A la réflexion, je prends conscience qu'ils ont tout fait, sans nous le montrer, pour nous rendre agréable notre méharée.

De même pour l'équipe dirigeante, l'accueil fut conforme à mes attentes : simple et chaleureux.

Il est donc évident que je repartirai dans le désert, très tenté par vos autres randonnées.

Patrice
"Sables Blancs" - mars/avril 2008

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Brendan & Sophie - avr 2008

Juste un mot pour vous dire encore une fois combien nous sommes ravis de l’expérience que nous avons vécues grâce à votre agence.

Dès le jour d’arrivée, nous étions contents de visiter Tozeur tout en papotant avec vous : si elle n’était pas attendue, comme l’a dit Muriel, c’est une démarche « chambre d’hôtes » très sympathique. La certitude du prêt de gourde et sac de couchage nous a aussi fait oublié la petite contrariété de l’absence d’un sac à dos à l’aéroport.

Et bien sûr les quelques jours passés dans le désert ont été magiques : Mohamed le guide, et Mohamed et Hadi les chameliers sont d’une attention et d’une gentillesse incroyables, sentant notre fatigue avant nous, prévenants, toujours joyeux et prêts à papoter, à nous montrer des choses, tout cela en la très charmante compagnie de Muriel. Je n’entre pas dans les détails, cela n’est pas facile : le plaisir vient d’un amoncellement de doux petits riens, dans le cadre grandiose du désert.

Nous avons aussi apprécié l’hôtel avec terrasse à Tozeur au retour, et une petite balade en amoureux dans Tozeur le vendredi matin.

Le samedi à Paris était quelque peu étrange, mais nous sommes revenus en pleine forme, même si un peu déphasés.

Nous vous embrassons,

**Brendan et Sophie – avril 2008**

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France et Arlette - dec 2008

Merci pour ton message; je te souhaite également une très bonne année 2009, dans le pays que tu aimes tant et que tu nous as fait découvrir de la meilleure façon qui soit. J'ai effectivement encore du sable plein la tête et le cœur. Je viens de faire développer les photos, qui sont magnifiques, et dont j'ai tapissé les murs de mon appartement, même si le plus magique de la randonnée n'était pas photographiable : la danse du sable dans les dunes par jour de vent, les nuances extraordinaires de couleur lors des levers et couchers de soleil, le silence presque palpable et si reposant. Enfin tu connais ça mieux que moi, et la beauté se passe de commentaire, n'est-ce pas ?

France
"Les grands sables" - Décembre 2008

Avec du recul et du temps pour analyser, le voyage dans le désert m'a modfiée profondément et m'a fait voir la vie autrement... Actuellement j'ai beaucoup plus de patience, de calme, de sérénité et je donne de l'importance aux choses et aux gens qui le méritent.

Merci de m'avoir permis de vivre ce voyage fabuleux au milieu du sable et de moi même...

Arlette
"Les grands sables" - Décembre 2008

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Margot - dec 2008

Noël au Sahara

Méharée dans le grand erg oriental
À quatre heures de route de Tozeur, grande ville de la région du Jerid, au sud de la Tunisie, il y a Douz. Véritable porte du désert, cette ville est le point de départ de notre marche de trois jours dans le désert.

Là, nous attendent les six chameaux et les trois chameliers qui seront nos guides. Il s’agit pour le moment de charger les chameaux de tout ce dont nous allons avoir besoin pour vivre et dormir dans le désert. Nous n’échangeons qu’une poignée de main avec nos compagnons de route, mais qui a son importance, car ce sont eux qui nous guiderons dans le désert, ainsi nous leur témoignons notre confiance.

Nous voilà partis, à pied, derrière la caravane qui se met péniblement mais sûrement en route. Déjà, la ville de Douze n’est qu’un petit point à l’horizon et nous découvrons alors la beauté de ce désert, au sable blanc et ce ciel d’un bleu incroyable. Très vite nous sommes totalement seuls dans cette immensité blanche. Le dépaysement est total et soudain, et il faut faire preuve de concentration pour ne pas se laisser envahir par ce spectacle éblouissant. On serait tenté de rester là, à contempler, mais il faut avancer car les chameaux ont un rythme régulier et disparaissent rapidement derrière une dune. Il est dur de ne faire que marcher dans ce paysage où à chaque instant la lumière change et avec elle, la couleur du ciel et du sable. Ce qui interpelle aussi c’est le silence qui règne, seul le bruit de nos pas et de notre souffle rythme la marche. Même les chameaux semblent se taire face à cette beauté, comme respectueux de cette force tranquille qu’ils ne font que traverser. Ainsi nous marchons et je cherche le bon rythme à adopter, celui qui me permettra de suivre la caravane sans chercher à la dépasser puisqu’elle finira de toute façon par me rattraper et me laisser derrière elle, régulière et imperturbable. Les dunes découpent le ciel et ne semblent même pas remarquer notre passage. Aux dunes, succèdent des paysages de steppes, où sont éparpillés des buissons secs qu’il faut contourner. On ne peut pas marcher droit, notre chemin se fait de plus en plus sinueux et il est difficile de ne pas perdre la trace de la caravane.

Après deux heures de marche, la caravane s’arrête. Le soleil est au zénith et il faudra attendre qu’il fasse moins chaud pour continuer notre route. Un campement est établi à l’ombre des buissons, j’observe les chameliers qui semblent décidés à préparer un déjeuner. Nous aurons droit à un délicieux pain chaud cuit sous le sable et dans la cendre, ainsi qu’à des pâtes dans ce qui ressemble à de la soupe de tomate et aux fameuses dattes. Le soleil se voile légèrement et c’est alors que l’on se rend compte de la température qu’il fera une fois que le soleil aura disparu et qu’il nous faudra affronter la nuit. Après quelques heures de marche dans de hautes dunes, le rythme de la caravane ralentit et s’arrête enfin à un endroit où nous passerons la nuit. Il est 17h, il faut se dépêcher de monter la tente de berbère  -des couvertures attachées à des morceaux de bois- qui nous protégera de l’humidité, car dans moins d’une demi-heure, il fera nuit. Un feu est allumé au moment même où le soleil se couche, offrant à nos yeux un incroyable spectacle de couleur et faisant place à des milliers d’étoiles. Nous sommes tous réunis autour du feu dans nos djellabas et c’est alors que le dialogue s’instaure avec les chameliers. Il est à peine 21h quand nous allons nous glisser dans nos sacs de couchage glacés et pleins de sable. Mais rien n’altère notre bonne humeur et déjà le sommeil vient et avec lui, plein de magnifiques images du désert. Pendant la nuit, seuls les chameaux et leur bruit si reconnaissable en cette période des amours briseront le silence qui nous entoure.

Premier réveil dans le désert, il est 8h. Le soleil est déjà là et réchauffe peu à peu nos membres engourdis par le sommeil. Quand on marche, on ne réalise le changement de terrain qu’une fois que l’on est entouré de ce paysage à perte de vue et que l’autre n’est plus qu’un souvenir. Après une courte pause, il faut trouver le puits pour abreuver les bêtes. Il n’y a rien autour de nous mais le guide est sûr de lui et nous emmène dans une direction. Peu après, le puits apparaît. Une autre caravane est déjà là et encore une fois on se demande comment elle a pu passer inaperçue dans le paysage que nous traversons comme elle.
Ce sont des éleveurs de chameaux qui venant d’Algérie se rendent à Douz pour vendre leur troupeau lors de la fête du Sahara. C’est alors qu’on se rend compte que le désert est un lieu de passage comme les autres, parcourus par des hommes qui le connaissent par cœur alors qu’il nous paraît presque impossible à nous Occidentaux de nous repérer. Nous les quittons et, après quelques heures de marche, il faut à nouveau dresser le campement car la nuit noire arrive à grands pas et avec elle les heures fraîches. C’est la veille de Noël et nos guides nous gâtent en nous préparant un couscous comme sorti de nulle part, lui aussi. Ce repas finit de nous combler et l’on reste là, silencieux, à regarder le feu qui se tord dans la nuit avec comme fond sonore nos chameaux qui déblatèrent.

3ème jour. La fatigue commence à se faire ressentir dans les jambes, le matin au réveil. Mais l’envie de parcourir à nouveau des kilomètres dans cette beauté est plus forte et l’on se remet vite en marche. Quand on a mis un pied dans le désert et goûté à ses richesses on se sent différent et rempli d’un sentiment de plénitude, on ne se lasse pas de sa beauté et de la force qu’il nous transmet. Le sable est moins blanc que près de Douz, il est plus jaune et tend vers le rouge parfois, et les dunes sont comme des vagues, des petites vagues et puis des gigantesques qu’il nous faut gravir. L’équilibre est mis à mal, parfois on s’enfonce et l’on est comme englouti, parfois le sable est tassé et l’on croit pouvoir relâcher l’attention, et puis soudain le pied s’enfonce de nouveau et devient lourd de sable. La dune nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que de passage et qu’il nous faut mériter ce spectacle qui s’offre à nous.
C’est l’heure de la pause de midi, un lien s’est créé entre les guides et nous lors du repas de la veille et je reste avec eux à les écouter parler. Leur langue me berce et même si je n’y comprends rien, je ne me sens pas de trop, cette aventure nous rapproche et nous nous respectons, aussi différents que nous sommes parce que nous partageons un moment, un repas, ensemble. Une nouvelle journée s’achève, j’ai presque oublié qui j’étais, je n’ai pas l’impression de vivre ces journées mais d’être sans cesse spectatrice de ce qui s’offre à mes yeux. C’est un voyage, c’est une marche, mais le désert vous transporte plus loin que là où vos pieds ne pourront jamais vous mener.

Dernier réveil sous la tente berbère. C’est incroyable comme l’homme peut s’adapter. Le sable ne nous gêne plus, il fait partie de nous et du quotidien, l’odeur et le bruit des chameaux nous rassurent. Nous repartons, silencieux et heureux. On se sent utile quand on marche. Nos pieds nous mènent d’un endroit à un autre, c’est avant tout un moyen d’avancer et bien souvent on oublie de s’en servir et l’on ne se doute pas de nos capacités. Dans le désert, il faut avoir des jambes et personne ne peut marcher à ta place. Rien que cette pensée te permet d’avancer. Alors nous avançons, parfois je regarde derrière moi et je sais que j’ai été loin derrière et cette impression me donne le vertige. À ce vertige se mêle le sentiment d’avoir accompli quelque chose puisqu’on voit de nos yeux le chemin parcouru. On se sent enfin un peu digne de ce désert.

Margot Montpezat, 20 ans

Lire l'article paru dans VOYAGES Liberation.fr : http://voyageorigine.liberation.fr/jeunesse-dun-tour-du-monde/meharee-dans-le-grand-erg-oriental

"C'était à Noël 2008, il y avait trois blondes et un monsieur, et nous étions très heureux de notre randonnée.
Merci."

Jean Montpezat

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