Vos Confidences Sahariennes

Vos récits, textes, ressentis, réflexions, quelques photos.
Vos Confidences Sahariennes...

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Bonne lecture !

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Récits de voyage : Au fil de vos confidences...

Vos confidences, vos ressentis, vos émotions...
Tels quels, à la sortie de désert
Ou quelques mois plus tard...

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Vos confidences 2012-2013


Nous avons vécu une superbe aventure dans le désert, les chameliers Ali et Mustafa ont partagé leur vie avec nous.
Ils ont été tellement accueillants et ouverts, et ont vraiment rendu cette expérience inoubliable.

La quiétude et la grandeur du désert ne nous ont pas encore quittés. Les enfants ont adoré le voyage, nous aussi, nous avons tous eu beaucoup de difficulté à quitter le désert. La dernière nuit à l’hôtel, quasi vide, très froid, impersonnel, est un très mauvais souvenir... j’ai eu beaucoup plus froid en dormant à l’hôtel que dans le duvet en plein désert... En revanche, la visite des oasis de montagne faite le dernier jour (ajoutée sur place sur conseils d’Hamed, de l'agence locale) était un vrai plus, qui nous a permis également de voir une autre partie de la Tunisie tout aussi belle.

Je ne pense pas que nous soyons encore réellement “revenus” à la vie d’avant !

Le fait d’être en comité réduit (juste notre famille) a encore accentué l’intégration rapide dans le rythme et le cercle d’Ali et Mustafa. C’était donc vraiment parfait.

Les enfants ont adoré le voyage, nous aussi....Les enfants ont adoré le voyage, nous aussi....


J’ai fourni l’adresse de votre site ainsi que celui de l'agence locale à beaucoup de personnes... en espérant qu’ils osent franchir le pas eux aussi pour vivre cette expérience magique.
C’est étonnant de voir des petites étoiles briller dans les yeux de la plupart des gens auxquels nous racontons notre expérience.J’avoue que j’ai passé une partie de ma première semaine au travail à expliquer où, comment, pourquoi... bref, beaucoup d’intérêt pour cette aventure.

Il est vrai que l’expérience de l’hôtel a Douz a été difficile mais certainement parce que c’était difficile de quitter le désert !!, par contre, nous avons eu l’occasion de visiter le souk et la ville et grâce à Hamed, d’aller voir certains aspects de la ville que nous n’aurions pas vu seuls... où on s’aperçoit que malgré l’absence de touristes et les difficultés qui en ont découlé, les tunisiens restent toujours très accueillants et sympathiques. Hamed nous a emmenés dans l’épicerie où le ravitaillement avait été fait pour la méharée (du coup, nous avons acheté de quoi prolonger en France une petite part de notre voyage culinaire).

Nous n’avons eu aucune crainte à Douz, ni dans Tozeur où nous avons eu la chance de croiser, dans la médina, la route d’un jeune tunisien professeur d’histoire, qui nous a expliqué toute l’histoire de la vieille ville, et nous en a montré quelques secrets.
Du haut de la dune...Du haut de la dune...Bref, nous avons profité de chacun des instants de ce voyage.

Je vous remercie de votre gentillesse et de nous avoir conseillés pour ce voyage, que nous réitèrerons forcément !

Carine
Méharée en famille dans les sables blancs - février 2012

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Patrice - février 2012

Quand on a trouvé un coin de paradis, nous avons deux solutions : le cacher pour ne pas le dénaturer ou le partager. Partager, c’est mon choix, le désert est si grand, il y a de la place pour tous ceux qui peuvent se passer quelques jours des sunlights des tropiques. Je ne connais personne qui soit sorti du désert sans des étoiles dans les yeux. Tout, dans le désert, est différent, le ciel noir comme de l’encre, le silence envoutant, le temps qui file comme le sable entre les doigts, …

Le désert, c’est une expérience hors du commun avec un style de vie réduit à l’essentiel.

Pourquoi j’y suis si bien alors que je n’ai rien. Après deux ou trois jours, j’ouvre les yeux, le calme m’a envahit, je n’ai besoin de rien simplement de respirer, de manger, de marcher et surtout de me vider la tête.

J’encourage toute personne à s’offrir cette parenthèse dans son quotidien. Les guides et chameliers n’ont qu’un seul objectif, nous faire partager leur passion du désert. Le soir, ils préparent un diner étonnant autour du feu avec une atmosphère de veillée. Le matin, nous nous levons avec le soleil après une nuit sans rêve. La journée s’écoule au rythme des pas des dromadaires, de la vie, du plaisir.

Je vous donne rendez-vous en terre inconnue.

Patrice

PS – Pour ceux qui s’inquiètent, je me ne suis jamais senti aussi libre et en sécurité que dans le désert.

Patrice
Février 2012

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Maxime - Mars 2012

4 jours dans le désert Tunisien !

On revient de passer de superbes vacances en Tunisie ! Le lendemain de notre arrivée chez Christine, on est parti plusieurs jours dans le désert : On est parti vers 8 heures le matin, quand un 4×4 est venu nous chercher. Il nous a emmenés à l’orée du désert où les chameliers et les 6 dromadaires nous attendaient.

Après avoir chargé les dromadaires, on a entamé notre marche dans le désert.

La route de notre balade allait de Douz (où habite Christine) jusqu’à Sabria (un petit village) à environ 40 km de Douz en voiture, mais dans le désert on a fait un plus grand détour.

Le matin on marchait quelques heures en faisant des petites pauses.

Vers midi, quand le soleil était haut dans le ciel, on s’arrêtait, on déchargeait les dromadaires et Ali et Moustafa, nos deux chameliers, nous faisaient à manger.

Ali nous faisait une salade et Moustafa s’occupait du pain et du thé. Tout était préparé sur place. Le pain était cuit dans les cendres en forme de galette.

Le midi et la nuit on s’arrêtait dans des endroits avec un peu de végétation car les chameaux se nourrissent de ces buissons et puis ça nous fait du bois pour le feu.

Après manger, pendant les heures les plus chaudes, on faisait une sieste pour se reposer. Puis on repartait, on faisait quelques petites pauses.

Puis on se posait pour la nuit.

Là on ne suivait pas complètement les traditions car comme on peut s’imaginer les chameliers, à l’époque n’avaient pas les tentes Quechua ! L’agence de voyage qui nous prenait en charge ne proposait pas les grandes tentes traditionnelles, mais finalement c’était pas plus mal car on était tous (sauf Christine et Gaëtan) arrivés de France un peu malade.

Le soir Ali nous préparait des plats chauds pour se réchauffer car la nuit tombe rapidement et la température chute. On mangeait de la soupe en entrée, chaque soir différente et un plat principal : couscous, ragoût de viande ou des pâtes. Puis on buvait le thé de Moustafa.

Le premier soir, le jour de mon anniversaire on a même eu droit à des cornes de gazelles et du Coca !

On mangeait autour du feu sur un tapis car le sable devenait froid.

Après le dîner souvent très copieux Ali sortait son bendir et nous chantait des chansons. Puis une fois fatigués on allait se coucher dans nos tentes.

Roxy, la chienne de Christine nous a accompagnés pendant tout cette balade.

Elle sautait sur tous les buissons puis au bout d’un moment elle avait mal aux pattes car il y a des épines dans les buissons. Au final, le dernier jour elle boitait au point de ne plus pouvoir marcher, et on a dû lui mettre un bandage.

Le troisième jour on est passé à un puits et les chameaux ont remplis leurs réserves d’eau pendant que Ali et Moustafa hissaient l’eau en chantant.

Gaëtan leur a même donné un coup de main.

L’avant dernier jour on a croisé un troupeau de chamelles avec leurs chamelons.

Les chamelles sont en liberté dans le désert car il faut qu’elles apprennent le désert aux chamelons. Une fois adulte, le dromadaire est censé connaitre le désert par cœur.

Les dromadaires ont un caractère assez particulier. Les dromadaires ne sont pas toujours très adroits, ils font de bruits bizarres,ils ont de grandes jambes et ils ont la gencive qui tombe presque en permanence quand ils deviennent vieux !

D’ailleurs, on est presque tous montés sur les dromadaires.

Malheureusement, on n’a pas fait de photos lorsque Papa était sur le dromadaire.

Le dernier jour après avoir fait une longue pause le midi avec un berger de Sabria on a marché environ 2 heures

et on est arrivé à Sabria par le fort du village.

Puis on a encore marché jusqu’au village qui se trouvait environ 1 km plus loin.

Au village deux amis de Christine et Gaëtan sont venus nous chercher. On a remercié les chameliers puis on est rentrés à Douz. Ça m’a fait drôle de savoir que le parcours qui nous a pris 4 jours dans le désert prend 3/4 d’heure à faire en voiture !

En tout cas on a passé de super vacances, et des moments inoubliables dans le désert. Un grand merci à Christine et à Gaëtan pour nous avoir accueillis chez eux dans ce pays magnifique !

Maxime, tout juste 15 ans !
4 jours dans les sables blancs - mars 2012

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Hervé - avril 2012

J'ai vécu une expérience vraiment unique au cours des sept jours que j'ai passés dans le désert. Parti volontairement sans montre, j'ai perdu mes repères habituels, notamment la notion du temps, n'ayant plus que le soleil comme indicateur.

Cela peut paraître étrange mais si les dunes se succèdent, elles ne se ressemblent pas. Cela peut paraître étrange mais si les dunes se succèdent, elles ne se ressemblent pas.

Seul avec un chamelier, j'ai contribué aux tâches comme le chargement des dromadaires, ayant ainsi un avant-goût de la vie nomade et ses spécificités, telles que la galette cuite sous le sable, le thé à la menthe, la sieste du midi avant de repartir sous une température plus clémente, ainsi qu'une très belle surprise quant à la qualité des repas préparés avec finalement si peu de choses !

Après une première journée légèrement déroutante, les marches se sont ensuite enchaînées, le temps et les pensées filant au gré des cirques de dunes...cela peut paraître étrange mais si les dunes se succèdent, elles ne se ressemblent pas. J'ai particulièrement apprécié le passage par les monts tabulaires de Tembaïn qui apportaient un superbe contraste avec le désert de sable.

La source chaude m'a moins séduit, certainement en raison du groupe de touristes bruyants et mal élevés présents ce jour-là. Il semble que l'endroit soit récemment devenu une destination populaire pour les voyages organisés en 4x4, nuisant à l'ambiance de calme qui devrait y régner. Mais vous m'aviez prévenu de cette éventualité, j'étais donc conscient du "risque".

En tout cas, j'ai eu la chance de bénéficier d'un ciel sans nuages pendant presque six jours et ai ainsi eu plusieurs occasions d'admirer une magnifique voûte étoilée après le coucher du soleil. Je conserve de superbes images de ce voyage unique...et je peux vous dire que j'ai aussi beaucoup apprécié la douche à mon retour !

La qualité des repas préparés avec finalement si peu de choses ...La qualité des repas préparés avec finalement si peu de choses ...

De retour à Douz, je suis ensuite parti à Ksar Ghilane où j'ai passé la nuit, je dois dire que l'endroit m'a paru bien fade et artificiel en comparaison de cette expérience dans le désert.

Hervé
Les grands sables - Avril 2012

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Hélène, Ludovic, Lino et Roméo - Avril 2012

5 jours dans le désert en famille, dans les sables rouges, du côté de Ksar Ghilane. Récit en images...

Hélène, Ludovic, Lino & Roméo - Avril 2012

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Monica, Johann, Anna et Manon - Avril 2012

Bonjour Christine,

Nous souhaitions te remercier pour ce voyage dépaysant.

Nous sommes revenus avec de très beaux souvenirs (nous en avons encore plein les yeux), nous avons rencontré des gens très gentils, ce qui nous a permis d’oublier nos petits tracas du quotidien, notre petite routine

Le désert, c’est la tranquillité, le silence, une succession de paysages changeants.Le désert, c’est la tranquillité, le silence, une succession de paysages changeants.

Nous avons croisé des nomades, des animaux (moutons, chèvres, dromadaires….), la faune et la flore est très intéressante.

Nos chameliers Ezzedine et Mohamed étaient un peu distants au début, mais une relation s’est construite petit à petit. Ils nous ont fait partager leur vie et étaient curieux de la nôtre.

Ils sont très organisés, très serviables et très attentifs à notre bien-être, ce qui est rassurant.

Nous avons choisi de partir trois jours car nous avions les enfants avec nous. C’est passé trop vite et finalement nous aurions bien continué l’aventure encore quelques jours.

Nos filles Anna et Manon se sont très bien adaptées.

Nous n’avons manqué de rien, la nourriture était très bonne (couscous, pain dans le sable…).

Les chameliers sont très attentifs à notre bien-être...Les chameliers sont très attentifs à notre bien-être...

De retour à Djerba, la résidence que tu nous as proposée est très agréable (un petit havre de paix) : très bien entretenue, très fleurie, plein d’animaux et surtout la présence du gardien Khaled et la femme de ménage Schalla qui sont fort sympathiques.

Après une petite formation pour les souks, Khaled nous a emmenés nous balader avec son âne et sa charrette dans des coins où nous ne serions jamais allés, il a partagé quelques repas avec nous.

Schalla nous a préparé un super couscous.

Nous avons visité l’huilerie souterraine à Midoun, la synagogue, le musée du patrimoine de Djerba.

Ce qui est dommage c’est le manque de gestion des ordures qui gâchent certains paysages.

Nos filles Anna et Manon se sont très bien adaptées...Nos filles Anna et Manon se sont très bien adaptées...

Nous reviendrons nous ressourcer dans le désert et nous prendrons le temps de visiter les montagnes.

A bientôt

Monica, Johann, Anna et Manon
Mix Désert & Djerba - Avril 2012

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Nicolas - Mai 2012

Bonjour Christine,

Un très grand merci pour nous avoir permis de vivre une expérience extraordinaire, tant pour les paysages magnifiques que pour l'aventure humaine qu'ont représenté ces 6 jours dans le désert. On en sort forcément changé et on a aussi beaucoup de mal à se reconnecter avec la réalité !!!!

Pour le déroulement du voyage et l'organisation en général, rien à dire. Tout s'est très bien passé, hormis peut--être les premiers et derniers jours du voyage qui passent très (trop) vite. La journée de retour plus particulièrement qui passe vraiment trop vite et on a à peine le temps de respirer qu'on se retrouve à Djerba dans un hôtel. Mais là encore, après 6 jours dans le désert, c'est un peu normal.

Côté ressenti, il y a beaucoup de choses. Tout d'abord, d'un point de vue immersion, je dois dire que si le mois de Mai est une période chaude en terme de température, il a au moins un avantage important : il n'y avait personne d'autre que nous, même à Tembaïn où les quelques baraquements et déchets laissent penser qu'on croise beaucoup de monde à certaines périodes de l'année.

Sinon, j'ai eu l'impression d'être dans un film grandeur nature pendant tout le voyage, et je suis sûr d'une chose, c'est à ce jour le plus beau voyage que j'ai pu faire tant d'un point de vue environnement que humainement. Nous nous sommes très bien entendus avec nos 2 guides , et ce qui était un Trek est devenu très rapidement un voyage "entre amis" à travers le désert.

Que du positif donc, le retour a été dur, mais le but est totalement atteint : le dépaysement a été au delà de mes espérances, et ce type de voyage vous réapprend l'humilité.

Merci donc encore de nous avoir permis d'entreprendre ce voyage.

Je joins quelques photos souvenir à ce mail.

Nicolas
Les grands sables - Mai 2012

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Carla - Octobre 2012

Bonjour Christine,

Ce long week-end Tunisien était génial, la découverte du Sud était vraiment un dépaysement. De magnifiques paysages.

L'escapade dans le désert a été un moment inoubliable, encore plus beau que dans notre imagination. Nous avons passé d'excellents moments avec Ezzedine, notre guide, qui a été une très belle rencontre et qui a rendu le désert encore plus beau ! Et nous ne l'oublierons jamais c'est une personne avec un énorme cœur. Cela restera dans nos esprits et pensons même y retourner pour un week-end dans 1 an ou 2 ans.

Toutes les autres personnes qui nous ont accompagnées/rencontrées durant tout notre séjour ont aussi été adorables.

Bref beaucoup de découvertes, de partage et de souvenirs marquants.

Merci aussi à vous pour votre programme, votre travail et votre présence malgré la distance.

Carla
Excursion à partir de Djerba et nuit saharienne - oct 2012

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En famille - fin 2012

Nous voici de retour après une découverte merveilleuse de ce désert magique et la tête remplie d'images et de souvenirs extraordinaires ! Les enfants ont été ravis et nous avons vraiment partagé d'excellents moments avec notre équipe de chameliers particulièrement sympathiques et accueillants. L'ensemble du voyage s'est bien déroulé et l'organisation était parfaite !

Merci pour vos conseils avisés et vos recommandations utiles qui nous ont permis de réaliser ce beau périple en famille.

Fanny,
Randonnée chamelière en famille dans les sables rouges - nov 2012

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Tout s'est merveilleusement bien passé, la nuit dans le Sahara a été froide, mais c'était prévu ! Nous nous étions donc équipés en conséquence !! Nos filles de 6 et 2 ans ont aussi beaucoup apprécié cette aventure en jouant avec le sable, dévalant les dunes, cherchant des petites bêtes (elles ont d'ailleurs poursuivi un petit lézard !!). La grande est montée seule sur un dromadaire, quant à la petite elle s'est même permise une petite sieste dans mes bras à l'aller.

Le ciel, la nuit, était magnifique, cette immensité, magique !!! Nos guides étaient bienveillants, ils avaient même prévu des choco aux chocolat, que les filles ont dévorés ! Une chose est sûre : le désert comme la mer, ça creuse ! Le couscous était délicieux, ainsi que les briks, le thé à la menthe, le pain des sables que nous avons vu pétrir et cuire dans les braises !!

Nous en sommes revenus avec plein de jolies images et avec les yeux qui pétillent !! Bien conscients toutefois que ce n'était qu'une nuit et que nous n'étions pas trop loin de la civilisation, ce qui nous rassurait aussi :)

Une nuit magique au désert...Une nuit magique au désert...

Nos chauffeurs de 4x4 étaient eux aussi très sympathiques et professionnels ! Martine a d'ailleurs appelé mon mari sur le chemin du retour pour lui demander si tout allait bien !!

L'hôtel était aussi très bien choisi !!!

Nous vous remercions pour vos très bonnes recommandations, ainsi que pour l'organisation de ce voyage !

Nous pensons revenir dans le grand sud en octobre prochain, pour visiter Tozeur et les Oasis de montagne, je ne manquerai pas de faire appel à vos services ! Les Tunisiens de cette région inspirent la quiétude, sont très serviables et honnêtes. Notre expérience bien que courte a été très positive !

Karine,
Nuit de fin d'année au désert - Dec 2012

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Patrice - Février 2013

Cette année, je n’inscrirai pas mes pas dans ceux des chameaux, je ne participerai pas à une méharée, pour de simples raisons personnelles, plutôt heureuse d’ailleurs. Mais, le désert me manquera.

Ce lieu est unique et magique. Il vous transporte, vous transforme. Quand vous entrez dans le Sahara vous découvrez une terre inconnue. Et l’inconnu ne provient pas uniquement du paysage mais des sensations que vous y vivrez.

C’est le seul territoire sans pollution visuelle, sonore et olfactive. En France, dans notre quotidien, nous sommes sans arrêt sollicités par un bruit, une lumière, une odeur. Notre esprit doit à tout instant décoder, analyser ces agressions. Nous sommes sur le qui-vive perpétuellement, état inconscient, devenu naturel. Nous ne connaissons rien d’autre.

Dans le désert, le silence est omniprésent. Les seuls bruits perçus ne stressent pas, le souffle du vent, le crissement du sable sous les chaussures, une conversation à quelques mètres, … Petit à petit, imperceptiblement, le corps et l’esprit se détendent. Les sensations ne sont plus les mêmes. Le temps s’écoule avec la vie, la faim, la fatigue, le soleil. Le rythme devient physiologique.

Après deux à trois jours vous vous direz …

Quand vous entrez dans le Sahara vous découvrez une terre inconnue...Quand vous entrez dans le Sahara vous découvrez une terre inconnue...

Je vous laisse découvrir cette sensation unique, le désert vous aura transformé. Et quand la méharée arrivera à son terme, qu’un 4x4 viendra vous chercher, vous aurez, comme tous ceux qui sortent du désert pour la première fois, trois pensées : un, l’aventure est passée trop vite, deux, vous n’aurez pas envie de retourner dans le tourbillon de la vie occidentale et trois, vous réfléchirez au moyen de revivre cette expérience.

Je parle souvent de mes voyages dans le sud tunisien aux personnes que je rencontre. Je les sens intéressées mais elles hésitent.

Est-ce pour des raisons liés à la sécurité ? Sur ce point Christine qui organise tous mes voyages depuis des années vous expliquera mieux que moi que le sud tunisien est sûr, que le désert est un havre de paix et de quiétude. Profitez de son expérience, de sa connaissance du désert pour ajuster votre séjour sur mesure. Elle saura vous conseiller.

Est-ce pour des raisons financières ? Ce type de séjour est peu couteux et sans surprise, vous aurez toutes les peines du monde à faire « chauffer » la carte bleue dans les dunes.

Est-ce par peur d’entrainer votre famille dans l’inconnu ? Je suis parti avec mon fils, avec mon frère, nos liens se sont renforcés, de très belles vacances pour toute la famille.

Est-ce parce que la personne qui partage votre vie ne veux pas partir ? Offrez-vous cette liberté d’une semaine, l’éloignement ne sera que physique.

Maintenant, à vous de jouer...

Dans le désert, le silence est omniprésent....Dans le désert, le silence est omniprésent....

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Simone - Avril 2013

Nous avons adoré notre escapade saharienne malgré les conditions météorologiques certes difficiles le dernier jour...

Malgré le froid, nous avons dormi à la belle étoile sans hésiter afin de contempler la voie lactée et le lever du soleil. Magique !

De même, nous avons découvert, grâce à nos deux sympathiques chameliers, un art de vivre incroyable (art du feu, art culinaire et confection typique du pain, art du thé vert à la menthe délicieusement amer et brûlant, art des soins à donner aux dromadaires) et de nouveaux horizons qui n'ont rien à voir avec nos sommets enneigés...

Je vous remercie donc pour l'organisation et la réussite de cette aventure de trois jours (il s'agit là, à mon avis, du "format" idéal pour s'immerger dans le désert une première fois!).

Simone
Escapade saharienne - Avril 2013

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Mathilde, Camille & Sara - Automne 2013

  • Mathilde

Salam,
j'ai adoré le désert, c'était super, mais très chaud.
ce qui est génial, c'est la nuit, indescriptible
et les chameliers des vrais trésors !!!!

une super expérience, à refaire mais peut-être à une période un tantinet moins chaude !
j'ai tellement aimé ce voyage en Tunisie que j'ai décidé d'apprendre l'arabe ... dur dur mais j'avance !

Escapade saharienne dans les sables blancs - Septembre 2013

  • Camille

Notre excursion saharienne s'est très bien passée, nous sommes revenues avec plein d'étoiles dans les yeux.
On a fait de belles découvertes, on a vu de beaux paysages.
C'était notre seule excursion hors du club, et nous sommes ravies de ce que nous avons vécu.
Mention tout spéciale à notre guide que nous avons adoré, très pro, pas trop pour nous, aime discuter et on se sentait en confiance.

Escapade saharienne à partir de Djerba - Septembre 2013

  • Sara

Je tenais juste à vous remercier pour ce séjour magique qui m'a fait un bien fou !!
Tout s'est très bien déroulé, votre équipe est gentille, professionnelle !! On s'y sent bien !
Merci
A très vite

Escapade saharienne dans les sables rouges - Novembre 2013

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Vos confidences de 2008 à 2010

Pour Noël j'ai reçu un cadeau, bien plus beau que tout ce que j'aurais pu imaginer....
J'ai compris tout le sens du mot fraternité.
Le désert est vide, mais si plein de liens entre les hommes, les animaux et la nature.
Personne n'y échappe, qu'on soit d'ici ou de là bas.

Pour Noël j'ai reçu de la poussière d'étoiles, de l'amour, des rires, des chants, des larmes....
Je ne pensais plus à avoir mais à être tout simplement, petit bout d'étoile parmi ses frères et sœurs de poussière.
Je suis heureuse d'avoir croisé le chemin de celles et ceux que j'ai rencontré cette semaine.
Ce Noël n'a ressemblé à aucun autre.
J'ai compris que l'eau est le plus beau des cadeaux,
que les rires qui fusent nourrissent nos coeurs,
que l'amour et la bienveillance que l'on met dans ce que l'on fait nourrit l'âme de tous ceux qui en profitent.

J'ai aussi compris que le vent est le plus fort, qu'il efface les traces, nettoie, use tout ce qu'il croise...
mais que les hommes qui savent le comprendre sont riches de cette sagesse.
Et c'est peut être pour cela qu'ils semblent toujours faire chaque jour comme si c'était la première fois.
J'ai vu un homme porter sa peine dans le vent du Sahara une journée entière et chanter le soir au coin du feu.

J'ai senti des yeux attentifs au moindre de mes gestes, sans jugement aucun mais toujours bienveillants,
comme si tous petits nous venions de naître au monde, toute petite poussière d'étoile....
Minuscules embryons d'humains dans l'immensité du Sahara.

Je n'ai pas fini de comprendre tout ce qu'il m'a été permis de vivre pendant ces quelques jours,
mais je vais y travailler chaque jour un peu plus, inch allah.

Merci de nous avoir permis de vivre cette belle aventure humaine.

Céline
Sables blancs - décembre 2009

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Noëlle - fev 2009

Comment décrire ce voyage. Difficile. Il faut l’avoir vécu pour comprendre toute l’intensité de ces paysages, toute la sérénité qui s’en dégage. Je reviens transformée, mais par quel miracle. La peur m’envahissait avant de partir, peur des bêtes, peur du manque d’hygiène, peur d’attraper quelque chose….etc….et à la descente de l’avion, l’arrivée à Djerba, le lendemain le départ pour Douz en petit car, puis après le restaurant le départ en 4/4 pour l’inconnu à 70 kilomètres de Douz en plein désert. Et l’immersion immédiate à 15 h 30 débarqués du 4/4 avec nos bagages devant 5 chameliers et 11 dromadaires….. Pas de temps à perdre on marche. Donc pas de question à se poser, les bagages sont arrimés sur les bêtes, pas un mot, et on marche….. Il n’y a rien à demander, il faut suivre. Et là curieusement tout s’envole, plus de peurs, plus de questions. Il faut y aller….. la marche dure environ une heure et demi, et déjà on se retrouve au milieu de nulle part. Du sable du sable et encore du sable. Ce sera notre univers pendant 5 jours pleins.

Le camp est vite monté par les nomades. Rien de bien compliqué, quelques piquets de bois de dimensions prévues par eux…. Une simple toile apparemment en laine. Une tente berbère des plus rustique. Et voilà. 6 matelas disposés à même le sable et voilà le campement est fait. Nous devons chercher du bois pour faire le feu afin de préparer le repas. Cela aussi sera notre lot de tous les jours, deux fois par jour. Midi et soir, celui du matin étant mis de côté, car on se lève tôt. Et lorsque nous nous levons les chameliers eux sont déjà autour du feu à préparer notre thé, café et à faire le pain.(ou molla) Ce dernier est fait 3 fois par jour par Ali. Malaxage dans une sorte de cuvette, simplement farine eau et sel et cela malaxé d’une certaine manière, puis aplati et mis dans la braise, une galette en fait, avec parfois du sable dedans et qui craque sous les dents, et aussi des petits morceaux de bois qui ne sont pas partis en sortant de la braise. Mais que c’est bon !

Voilà donc notre première nuit après la chorba toute simple de la veille. Des légumes dans de l’eau, des épices et des pâtes. Ce menu sera lui aussi toujours identique, avec parfois, de l’orge, ou des céréales différentes. On la trouvera toujours excellente. De toutes façons il n’y a rien d’autre. Trois au quatre dattes en dessert, un thé vert pour ceux qui veulent et hop au lit. On ne traîne pas, nous sommes fatigués.

Il faut se caler dans le duvet sarcophage, avec le sac de soie, le pyjama polaire, les chaussettes. Et hop jusqu’au lendemain matin au lever du soleil. Là les premiers burnous se promènent derrière les dunes, tout en silence, tout en douceur, chacun vaque à ses petits besoins naturels… s’il y a des traces d’un côté on bifurque de l’autre. Moi qui pensais que cela me poserait un problème…eh bien tout se fait naturellement. Les burnous prêtés par les chameliers nous permettent d’évoluer dans le désert comme des ombres, et de s’accroupir sans souci des regards indiscrets.

Les petits déjeuners se font aux alentours de 7 heures et demie 8 heures, et pendant que nous terminons, les chameliers commencent le chargement des dromadaires. Ils ont chacun leur rôle, et là aussi tout se passe sans que rien ni personne n’interviennent en donnant des ordres ou des directives, tout se fait sans soucis, sans problèmes, sans heurts, en silence…. Seuls quelques discussions s’installent parmi nous, et nous attendons qu’ils nous demandent un coup de main s’ils ont besoin. Autrement ils font tout, démontent la tente range les ustensiles de cuisine, remettent les sacs en place. Et quand tout est prêt, la caravane se met en route. La marche est silencieuse ou parfois des rires s’échappent. Les discussions sont sereines, jamais de mots plus haut. Comme cela fait du bien. Comme tout paraît simple.

Le midi le rituel est le même. A l’arrêt, souvent prévu par Khalifa, le plus âgé, il faut aller récupérer le bois. C’est devenu un rite, une habitude, une obligation aussi, car sans bois pas de feu et pas de cuisine. Le tas est souvent très haut, mais il brûle vite. Les légumes sont épluchés, cuits, et le repas a lieu autour d’un tapis, nous sommes tous assis autour. Nous, nous avons droit aux assiettes, les chameliers nous servent et ensuite ils mangent ensemble autour d’un plat en se servant directement dedans. Le thé est servi à chaque repas et voilà on repart, on recharge les bêtes et l’après midi continue dans la douceur et parfois dans le vent. Jusqu’au mercredi je marche, et puis je suis fatiguée et je demande à monter sur un dromadaire. Il s’appelle Alexandre et c’est celui d’Ali. J’y suis tellement bien, que je terminerai le voyage à dos de chameau. Le balancement, l’impression d’être seule au monde, perchée sur cet animal m’enivre un peu J’y suis bien et j’y resterai jusqu’au vendredi soir. Je changerai de bête car Alexandre a un abcès à la cuisse arrière et ne portera plus personne ensuite. Il était gentil ce chameau, je l’ai guidé presque une journée entière, car Marcelle elle s’était fait mal au pied et a fait du chameau tout le séjour. Sur ces bêtes il faut laisser aller le corps, tout se fait naturellement, le mouvement est lent et très agréable.

Voilà c’était ni plus ni moins cela le but du voyage, marcher sur le sable, grimper les dunes, arriver à la montagne Tembaïn et respirer, reprendre l’énergie du désert pour soi.

Les soirées ensuite se sont animées un peu. Ali a sorti le tam tam et Isabelle a dansé la buiguine. Les chants, un peu n’importe quoi, en arabe ou en français, rythmés par le tam tam. Des rires pour des bêtises, de la joie, de l’énergie communicative du bonheur à l’état pur. C’est tout cela le désert. Peur de rien, plus d’angoisses, plus de questions plus de pourquoi comment, laisser vivre, laisser aller. Simplement vivre et être bien.

Difficile effectivement de comprendre tout cela quand on ne l’a pas vécu. Mais vraiment je reviens transformée. Heureuse et prête sans doute à dire oui au prochain voyage, en espérant en vivre un autre aussi fort, aussi merveilleux.
La température était de 25° environ le jour avec toujours un peu de vent et la nuit 1° mais avec les duvets pas de soucis. On avait seulement envie de rester au lit toute la nuit…. Pas envie de se lever pour un petit besoin, dont on ne peut pas se passer à la maison. La tout devient différent, le seul fait d’imaginer le froid dehors, on reste bien au chaud jusqu’au matin. La nuit parfois on entend les chameaux qui sont laissés en liberté, mais les pattes entravées Ils sont gentils et ne nous veulent aucun mal. Autant j’hésite à m’approcher d’un cheval, autant là je suis en confiance, il faut seulement ne pas mettre la main près de leurs grandes dents… Certains sont muselés, pas ceux d’Ali.

Et puis j’oubliai, les levers de soleil les couchers de soleil – le lever de la lune derrière les dunes. Du sable fin, d’une finesse qui ne dérange même pas les yeux quand il entre dedans… Du sable partout, dans les sacs, les chaussettes, les chaussures…. Mais qu’importe ! Comment ai-je pu vivre tout cela sans râler, sans avoir envie d’autre chose… Ce n’était que du bonheur tous les jours ……
Et puis aussi ne pas oublier de dire la gentillesse de ces chameliers, qui eux seuls savent où nous emmener, qui nous apprennent à lire l’heure avec un bâton dans le soleil, qui savent où s’arrêter pour trouver du bois et orienter la tente pour que le vent n’entre pas dedans… des petits riens, des attentions toujours, des regards qui en disent plus longs que tous les longs discours. Mon Dieu que j’ai trouvé bizarre le retour à la civilisation !!!!!

Noëlle
Marche au rythme des chameaux & Qi Gong – février 2009

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Tristan - oct 2009

Bonjour je m appelle tristan, j ai 8 ans
Avant de quitter Sabria, j'ai rencontré des enfants
L'un deux avait un fennec dans les bras
Il était joli
J' ai adoré monter sur  le dromadaire en plus c'est bien j'étais devant tout le monde !
J'ai appelé mon dromadaire "Lucky"
On a goûté des gateaux tunisiens qui ressemblaient à nos "chocos" mais ceux ci étaient meilleurs !
A midi c'est ma maman qui a aidé à faire le repas
Elle  a épluché les pommes de terre et les pommes
Moi j'ai joué dans le sable en chaussette !
Avec Thibault on faisait des roulades
Mouphta et Medhi trouvaient ça drôle !
Ils nous donnaient des silex qu'ils trouvaient dans le sable
On en avait pleins !
Le soir, ils ont monté la tente en 5 minutes
J'adore faire des cabanes à la maison et celle là était parfaite !
C'est moi qui ait installé les tapis et les couvertures
Toute la soirée, je suis allé chercher du bois pour le feu et on a mangé du couscous
Mon frère faisait brûler un baton de bois et le taillait avec du silex
Il a adoré faire ça !
Un moment nous avons vu Mouphta faire sa prière en direction de la Mecque
Je l'ai regardé, ça faisait bizarre, on a pas fait de bruit
J'ai bien aimé quand Monsieur Galette faisait sauter la pate
Je pensais qu'elle serait tombée dans le sable !!! Mais non, il était très fort !
Le soir on a chanté et joué de la musique
Ma maman a donné des madeleines pour qu'ils goûtent les biscuits de chez nous
Ils ont aimé et ma maman leur a offet le paquet
Je pense que Medhi en a gardé pour ses trois enfants
On s'est couché et Thibault s'est endormi tout de suite mais pas moi
On entendait que les petits cris des dromadaires
Quand on s'est réveillés, mon papa nous a filmé...On faisait une drôle de tête !
Dur dur de dormir dans le sable quand même !
On a vu le lever du soleil et j'ai joué dans le sable avec mon frère Thibault
On a fait des courses dans les dunes
Ma maman a vu un scorpion et elle nous a appelé pour qu'on puisse le voir
On l'a vu de très près et mon papa a dit " Reculez vous, on est pas dans un zoo !!!"
Il a eu un peu peur mais Mouphta a dit que sa piqure n'était pas dangereuse !
A midi j'ai enfin aidé Medhi à préparer la pâte de la galette...
Nous sommes rentrés et Thibault a dit
"c'est dommage, j'aurai bien fait une nuit de plus !!"
 
A l'école, thibault et moi avons fait un exposé sur nos aventures !!
 
On a passé de belles vacances avec Medhi et Mouphta  

Tristan, 8 ans
Escapade saharienne 2 jours - octobre 2009

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La version de la maman

Notre méharée restera inoubliable...lorsque mon fils m'a dit "c'est dommage que l'on ne reste pas une nuit de plus..." j'ai été contente de mon choix !
Les chameliers ont été très gentils et avenants...........et monsieur galette (c'est comme ça que mes enfants l'ont surnommé) faisait des galettes délicieuses !
Bravo pour votre professionnalisme et "choukrane" aux bédouins.

La maman

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Annik - oct 2010

Tout le voyage était parfait du début à la fin, les 2 chameliers étaient serviables, sensibles, ils se sont mis en 4 pour nous, ce sont des gens plein d'amour et d'humilité, nous avons partagés une expériences intimes tous ensemble, chacun s'est enrichi dans une union
et un partage commun.

C'est exactement l'expérience que je recherchais.
Sentir ne faire qu'un avec l'immensité du désert en faisant partie intégrale du grand Tout. Être comme sur le toit du monde et ressentir la Puissance de l'univers qui s'infiltre en nous.
Cela m'a beaucoup apporté et à mon retour à la civilisation, mes yeux et mon regard ont changé, je prends la vie avec fluidité sans ajouter mes interférences et résistances mentales et enfin un lâcher prise général s'est installé en moi.

La traversée du Sahara est comme un grand pas apportant la connaissance du Soi intérieur.

Annik
Sables blancs - octobre 2010

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Michel - oct 2010

En effet, je suis revenu, quoique !

Vivre une semaine dans le Sahara impulse un rythme qui reste imprégné, au moins pour l’instant, dans la façon de ré-appréhender notre vie habituelle. Au delà du rythme, la gentillesse des Tunisiens qui nous accompagnaient, leur empressement à nous faire plaisir, leur simplicité, m'ont donné comme à chaque fois que je vais dans ce pays, envie d’y revenir.

Pour ce qui est du désert à proprement parler, il est un paradis de silence – ce qui me semble être un des derniers vrais luxe auquel l’être humain puisse aspirer. Je suis satisfait au delà de ce à quoi je m’attendais. Ma seule petite remarque est que nous aurions aimé passer un peu de temps à Sabria, pour que les chameliers nous fassent visiter leur village, présenter leurs proches peut-être. On ne passe pas impunément une semaine avec des être humains sans s’attacher (ou se détester), les au-revoir ont été un peu brutaux, c'est le seul regret.

L'hébergement : Très beau les chambres sous les palmiers ! Grand moment, la douche après une semaine et une petite bière juste après au bord de la piscine. Mais rien ne vaut la nuit à la belle étoile sous les couvertures en poils de chameau.

Les repas : Le pain dans le désert à une saveur tout à fait exceptionnelle, il est incroyable de constater avec quelle patience on attend qu'il soit cuit, sans aucune sensation de faim. Je ne parle même pas de la façon dont nous nous sommes délectés de ce même pain trempé dans l'huile d'olive, autour du feu etc etc... Pourvu que rien ne change !

Ce qui m' a plu : Je n'ai pas cherché à savoir combien de Km nous avons parcourus, partir tous les jours droit devant était sympa. Une petite préférence cependant pour les jours où il était prévu de rencontrer un puits, un palmier. Marcher pieds nus dans le sable pendant des heures est vraiment source de sensation de liberté

Quel prochain voyage je souhaiterais faire : le même, le faire avec des amis, les regarder s’émerveiller !

Michel
Sables blancs - octobre 2010

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Vos confidences de 2006 à 2008

L' erg oriental tunisien s'offre à la méditation comme une grande page vierge : Paysages fabuleux, vie cachée, végétation rare mais puissante, le ciel et les étoiles se découvrant en un livre magique. Les traditions ancestrales y prennent un sens mystique : cuisson du pain, partage du thé, feu de camp, contes et chansons, échange, poésie, prière des hommes. Tout se mesure au rythme humain, loin des pollutions sonores, lumineuses, chimiques.

Pierre
"Tembaïn, montagne sacrée" - novembre 2006

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Sandrine & Henry - fev 2006

Partir en février pour une méharée dans le Sahara avec des enfants de 8 et 9 ans, beaucoup dans notre famille ont dit que nous prenions des risques. Maintenant qu'ils ont vu les photos et écouté les enfants en parler, la plupart ont envie d'en faire autant.

Aujourd'hui, je dirai que c'est l'endroit idéal pour voir ses enfants jouer et grandir. Ils peuvent, en toute tranquillité, oser ou prendre des risques que la vie urbaine leur interdit. Comment décrire notre surprise quand nous avons été doublés par Thomas qui, sans rien demander à personne, était monté sur l'âne et chevauchait droit devant lui en chantant à tue-tête un air des... Noces de Figaro.

Sur 4, j'étais le seul à avoir déjà dormi sous la tente. L'acclimatation n'a posé de problème à personne. Le Sahara est un monde sauvage où tout se passe en douceur. Le sable amortit tout: les pas, les chutes, les bruits. Cette première prise de contact avec le désert s'est faite dans des conditions optimales. Un guide et deux chameliers nous ont accompagnés et entrouvert la porte du monde bédouin. Aujourd'hui encore, c'est un plaisir de se rappeler le pain du sable, la marche lente des dromadaires, les paysages si variés...

Nous ne sommes restés qu'une semaine. Nous avions l'impression d'être partis trois fois plus longtemps.

Personne n'a regretté d'avoir troqué une semaine de ski contre une semaine de désert.

Sandrine et Henry
"Entre gueltas et oasis"– février 2006

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Claire, Thierry, Thomas, Etienne et Guillaume - avr 2006

La première halte sous les palmiers : la veille on était à Paris, et là, on a chaud et soif. On s’arrête et ça fait du bien.
La tente dans le désert, la chaleur qui tombe avec le soir et le sable qui fraichit
Le sable si doux que l’on voudrait toujours marcher pieds nus (jusqu’au moment où on se blesse avec un bout de bois !)
La vie là où on ne l’attend pas : la caravane croise un berger très loin de l’oasis (enfin, d’après nous…), des chamelles, un oiseau s’envole d’un buisson au milieu d’un grand silence,…
La grande tranquilité des chameliers pour qui tout cela est habituel et simple.
La gentillesse de ces nomades, serviables mais pas serviles, car toujours fiers de ce qu’ils sont
La facilité avec laquelle les enfants s’adaptent (il fait 33°C, et ils mangent et boivent chaud, et de plus une nourriture à laquelle ils ne sont pas du tout habitués) et trouvent ce voyage « évident »
La partie de foot dans le désert : « il est trop fort Mohammed », nous disent encore les enfants.
Les oranges que j’ai pelées pour toute la famille : je n’ai jamais pelé et mangé autant d’oranges en une semaine.

Claire
"Méharée & Séjour à Douiret" - Avril 2006

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La version des enfants


Voyage dans le désert

Samedi matin : Nous sommes partis de l’hôtel Dar Zaida pour aller à Douz là où habite Christine.

Samedi après midi : Nous sommes allés chez Christine pour prendre un petit thé et pour aller chercher Roxie (son chien). Ensuite nous sommes allés avec les 4x4 dans le désert pour aller chercher les chameaux, et de 12h à 16h nous avons fait la sieste. Quand on allait partir, on a commencé à nous disputer pour les chameaux, Etienne et moi voulions prendre Nuggets, alors j’ai décidé de prendre Maurice, mais Guillaume voulait le prendre, et finalement j’ai pris Solstane, et nous sommes partis.

Samedi soir : Etienne, Guillaume, et moi avons ramassé du bois pour faire un feu. Les chameliers préparent le dîner et la galette (le pain). Mohamed (le guide) joue souvent au foot avec nous. Omere nous apprenait des tours et nous racontait des blagues. Ensuite nous avons dormi tous les 5 sous une tente.

Dimanche matin : Pour le petit déjeuner nous avons eu des galettes, du beurre, de la confiture, du thé à la menthe, du lait, et des oranges. Après Alie, Omere, Moamede ( le chamelier), et Mohamed (le guide), ont préparé les chameaux, pour qu’on puisse monter dessus. Et puis nous sommes partis.

Dimanche après midi : De 12h à 16 nous avons fait la sieste. Quand on allait partir, on était fatigué, et on ne voulait pas partir, car on était bien à l’ombre. Et dès qu’ils ont enlevé la tente, on était décidé à partir. Alors on est parti.

Dimanche soir : Etienne, Guillaume, et moi avons encore ramassé du bois pour faire un feu. Les chameliers ont préparé le dîner et la galette. Et Mohamed joue au foot avec nous. Ensuite nous avons dormi tous les 5 sous la tente, alors que je voulais dormir à la belle étoile.

Lundi matin : Comme toujours pour le petit déjeuner nous avons eu des galettes, du beurre, de la confiture, du thé à la menthe, du lait, et des oranges. Et puis Alie, Omere, Moamede, et Alie, ont préparé les chameaux, pour qu’on puisse monter dessus. Et puis nous sommes partis.

Lundi après midi : Comme toujours, comme on est des flemmards de 12h à 16h nous avons fait la sieste. A 16h les chameliers ont préparé les chameaux pour partir, pour Roxie c’était le signal de départ. Et puis nous sommes partis. Maman a dit qu’elle n’a jamais épluché autant d’oranges de sa vie.

Voyage en Tunisie 1

Lundi soir : Nous nous sommes baignés et avons mangé des frites pour le dîner à l’hôtel Touareg et nous y avons dormi également.

Mardi matin : Nous avons pris le petit déjeuner à l’hôtel, et fait un gros plouf dans la piscine. Ensuite avec Mohamed (notre chauffeur) nous sommes allés à un hôtel qui s’appelle l’hôtel Douiret, et au passage Maman a voulu visiter un village. Personne n’a été d’accord sauf Papa pour lui faire plaisir.

Mardi après midi : Nous sommes arrivés à un hôtel qui est sous de la roche, qui s’appelle l’hôtel. Le soir, nous avons grimpé en haut de la colline pour y voir un château démoli.
Mardi soir : Nous avons dormi à l’hôtel, et c’était très confortable.

Mercredi matin : Nous avons eu pour le petit déjeuner du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du thé, du chocolat chaud, et des gâteaux.

Mercredi après midi : Nous avons loué un âne pour faire un circuit dans la montagne. Et à l’arrivée du circuit, c’est Mohamed qui nous a raccompagné à l’hôtel.

Mercredi soir : Nous avons dormi à l’hôtel, et pendant la nuit il y a eu un gros orage.

Jeudi matin : En se réveillant, il faisait très froid, et tout le monde avait des blousons sauf nous. Ensuite, nous avons pris le petit déjeuner, et comme toujours nous avons eu, du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du thé, du chocolat chaud, et des gâteaux. Ensuite Mohamed nous a conduit à HOUMT SOUK, sur l’ile de Djerba, où nous avons visité le marché. Etienne et moi avons été chez le coiffeur, et Papa s’est fait raser la barbe. Nous avons mangé du poisson.

Jeudi après midi : Nous sommes arrivés à l’hôtel Dar Salem. Nous nous sommes installés et nous avons fait plein de plongeons dans la piscine.

Jeudi soir : Nous avons mangé. Et le problème c’était que Guillaume était malade. Et après le dîner, nous sommes partis nous coucher.

Voyage en Tunisie 2

Vendredi matin : Pour le petit déjeuner nous avons eu du pain, du beurre, de la confiture, des yaourtes, du chocolat chaud, et du jus d’orange. Et après le petit déjeuner nous avons préparé les valises.

Vendredi après midi : Nous avons pris deux taxis qui nous ont conduits jusqu'à l’aéroport. Nous avons attendu environ 1 heure avant l’arrivée de notre avion en comptant son retard bien sur.

Vendredi soir : Nous nous sommes installés dans l’avion. Le problème c’était que tout le monde voulait être au hublot alors on s’est mis d’accord pour le décollage c’était moi qui serais au hublot, pendant le vol c’était Guillaume, et à l'atterrissage c’était Etienne.

CECI ETAIT UN RESUME DE NOTRE VOYAGE EN TUNISIE.

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Nathalie & Emmanuel - avr 2006

Le temps qui s'arrête pour nous permettre de contempler les paysages, de partager les histoires racontées, de boire un thé rouge (très fort!!) au coin d'une ruelle déserte; la joie de regarder les enfants (les nôtres et ceux du village) partager une partie de cache-cache derrière les palmiers et les maisons ou une partie de billes jusqu'à la nuit; l'authenticité d'emprunter une piste, là, à droite, pendant quelques kilomètres et de se faire accueillir sous une tente nomade pour savourer le pain cuit dans le sable et une tasse de lait de chèvre sorti de l'outre; la surprise d'un orage aux portes du désert de sable; la déception de ne finalement pas pouvoir passer la nuit sous la tente à cause du vent; la traversée d'un oued au cours de notre parcours sur la piste; les achats au marché où nous sommes les seuls promeneurs européens; sans parler de la gentillesse, de la disponibilité, de la générosité, de l'accueil de toutes les personnes rencontrées...

Une semaine qui fait du bien.... on en redemande...

Les enfants sont aussi revenus enchantés, les photos faites avec leurs copains tunisiens sont prêtes à partir avec le petit mot qu'ils leur ont écrit et ils parlent souvent de ce qu'ils ont fait et vécu pendant cette semaine.

Nathalie et Emmanuel
"Des sables aux montagnes" - avril 2006

Lisez la version des enfants sur la page suivante...

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Margaux, Elise & Thibault

J'ai beaucoup aimé faire du dromadaire et j'avais très chaud. J'ai bien mangé mais des fois, ça piquait.
Margaux , 6 ans

J'ai passé une super soirée à Toujene, j'ai essayé un costume berbère et je me suis fait une amie (Nadia).
Mais le reste était génial aussi.

Elise, bientôt 12 ans

C'était super ! J'ai trouvé super de traverser les montagnes et de dormir dans des chambres creusées dans la roche.
Je me suis fait des copains ( assim et assam ).

Thibault, 10 ans

Des sables aux montagnes - avril 2006

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Laurie, Fabienne, Tristan, Bruno, Rémy & Armelle - mai 2006

"Le temps n'en finit plus...."

Aujourd'hui du vent du vent ...du vent qui chasse les idées noires .....qui lave le cerveau...
Nous commençons notre petit déjeuner par le succulent pain de Belgassem ...Quel délice!! Puis départ dans les dunes..... Nous marchons durant un long moment et puis c'est la pause ... Le temps s'arrête, et l'on se pose.. on s'endort là ou l'on est. Le temps s'arrête encore...

Au cours du séjour, certaines réflexions de notre groupe nous ont fait sourire, en voici quelques une :

"Y a quand même beaucoup de sable...." Bruno en regardant les dunes.....

"On va pas se quitter comme ça!!!" Rémy lorsqu'il évoque la séparation avec les chameliers...

"Demain greffes de pieds de dromadaire pour Fabienne!!"

Et pour finir : "Dans le désert, si tu as peur de la réponse, évite de poser la question...."

Laurie, Fabienne, Tristan, Bruno, Rémy & Armelle - mai 2006

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Nathalie, Hervé, Charlotte, Auriane et Valentin - avr 2007

Bonjour et Merci Christine
Pour ce parcours initiatique Merveilleux et grandiose
 
Les mots sont trop courts et restrictifs pour évoquer ce que chacun d'entre nous a ressenti à sa manière ...
tout d'abord l'immensité de sable de dunes à perte de vue ... les 5 sens en éveil où le plus important est de vivre l'instant présent,
le partage avec Halifa, Mohamed, Brahim et Aidy ( désolée pour l'orthographe )
l'expérience de ces hommes d'un âge, de leur gentillesse, de leur attention constante pour que nous soyons toujours bien,
Le bonheur de faire avec eux le repas, la recherche du bois, le montage et démontage de la tente bédouine,
les conversations, les veillées dans la nuit étoilée.
marcher simplement avec eux dans leurs traces et se sourire,
le vent qui caresse quand le soleil est chaud et que nous marchons, ...
la rencontre avec soi même ...
La découverte des autres ...
Je souhaite que nos photos reflètent un peu cet instant de vie à 13 ..
 
Nous avons apprécié les repas chauds et la cuisine, nous n'avons manqué de rien SI DE JOURS EN PLUS ....
 
Les adieux se sont faits trop rapidement sous une tempête de sable et je pleurais à chaudes larmes tellement je devais laisser là, les souvenirs et le partage, Le désert nous disait ainsi adieu ...
 
A la prochaine In shallah !
 
Grosses bises
 
Nathalie, Hervé, Charlotte, Auriane et Valentin
"Entre gueltas et oasis" - Avril 2007

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Patrice - mars 2008

Je suis rentré mais il reste une part de moi dans les sables si fins du Sahara.
Il me manque le calme, le ciel étoilé, Douz et ses habitants
Une nostalgie inconnue après un retour de vacances.
Je suis partagé entre l'évocation des moments passés et l'imagination du futur voyage.

Vous pourrez renouveler tous mes remerciements à l'équipe qui nous a accompagnés Mohamed, Anoir et Hadi.
A la réflexion, je prends conscience qu'ils ont tout fait, sans nous le montrer, pour nous rendre agréable notre méharée.

De même pour l'équipe dirigeante, l'accueil fut conforme à mes attentes : simple et chaleureux.

Il est donc évident que je repartirai dans le désert, très tenté par vos autres randonnées.

Patrice
"Sables Blancs" - mars/avril 2008

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Brendan & Sophie - avr 2008

Juste un mot pour vous dire encore une fois combien nous sommes ravis de l’expérience que nous avons vécues grâce à votre agence.

Dès le jour d’arrivée, nous étions contents de visiter Tozeur tout en papotant avec vous : si elle n’était pas attendue, comme l’a dit Muriel, c’est une démarche « chambre d’hôtes » très sympathique. La certitude du prêt de gourde et sac de couchage nous a aussi fait oublié la petite contrariété de l’absence d’un sac à dos à l’aéroport.

Et bien sûr les quelques jours passés dans le désert ont été magiques : Mohamed le guide, et Mohamed et Hadi les chameliers sont d’une attention et d’une gentillesse incroyables, sentant notre fatigue avant nous, prévenants, toujours joyeux et prêts à papoter, à nous montrer des choses, tout cela en la très charmante compagnie de Muriel. Je n’entre pas dans les détails, cela n’est pas facile : le plaisir vient d’un amoncellement de doux petits riens, dans le cadre grandiose du désert.

Nous avons aussi apprécié l’hôtel avec terrasse à Tozeur au retour, et une petite balade en amoureux dans Tozeur le vendredi matin.

Le samedi à Paris était quelque peu étrange, mais nous sommes revenus en pleine forme, même si un peu déphasés.

Nous vous embrassons,

**Brendan et Sophie – avril 2008**

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France et Arlette - dec 2008

Merci pour ton message; je te souhaite également une très bonne année 2009, dans le pays que tu aimes tant et que tu nous as fait découvrir de la meilleure façon qui soit. J'ai effectivement encore du sable plein la tête et le cœur. Je viens de faire développer les photos, qui sont magnifiques, et dont j'ai tapissé les murs de mon appartement, même si le plus magique de la randonnée n'était pas photographiable : la danse du sable dans les dunes par jour de vent, les nuances extraordinaires de couleur lors des levers et couchers de soleil, le silence presque palpable et si reposant. Enfin tu connais ça mieux que moi, et la beauté se passe de commentaire, n'est-ce pas ?

France
"Les grands sables" - Décembre 2008

Avec du recul et du temps pour analyser, le voyage dans le désert m'a modfiée profondément et m'a fait voir la vie autrement... Actuellement j'ai beaucoup plus de patience, de calme, de sérénité et je donne de l'importance aux choses et aux gens qui le méritent.

Merci de m'avoir permis de vivre ce voyage fabuleux au milieu du sable et de moi même...

Arlette
"Les grands sables" - Décembre 2008

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Margot - dec 2008

Noël au Sahara

Méharée dans le grand erg oriental
À quatre heures de route de Tozeur, grande ville de la région du Jerid, au sud de la Tunisie, il y a Douz. Véritable porte du désert, cette ville est le point de départ de notre marche de trois jours dans le désert.

Là, nous attendent les six chameaux et les trois chameliers qui seront nos guides. Il s’agit pour le moment de charger les chameaux de tout ce dont nous allons avoir besoin pour vivre et dormir dans le désert. Nous n’échangeons qu’une poignée de main avec nos compagnons de route, mais qui a son importance, car ce sont eux qui nous guiderons dans le désert, ainsi nous leur témoignons notre confiance.

Nous voilà partis, à pied, derrière la caravane qui se met péniblement mais sûrement en route. Déjà, la ville de Douze n’est qu’un petit point à l’horizon et nous découvrons alors la beauté de ce désert, au sable blanc et ce ciel d’un bleu incroyable. Très vite nous sommes totalement seuls dans cette immensité blanche. Le dépaysement est total et soudain, et il faut faire preuve de concentration pour ne pas se laisser envahir par ce spectacle éblouissant. On serait tenté de rester là, à contempler, mais il faut avancer car les chameaux ont un rythme régulier et disparaissent rapidement derrière une dune. Il est dur de ne faire que marcher dans ce paysage où à chaque instant la lumière change et avec elle, la couleur du ciel et du sable. Ce qui interpelle aussi c’est le silence qui règne, seul le bruit de nos pas et de notre souffle rythme la marche. Même les chameaux semblent se taire face à cette beauté, comme respectueux de cette force tranquille qu’ils ne font que traverser. Ainsi nous marchons et je cherche le bon rythme à adopter, celui qui me permettra de suivre la caravane sans chercher à la dépasser puisqu’elle finira de toute façon par me rattraper et me laisser derrière elle, régulière et imperturbable. Les dunes découpent le ciel et ne semblent même pas remarquer notre passage. Aux dunes, succèdent des paysages de steppes, où sont éparpillés des buissons secs qu’il faut contourner. On ne peut pas marcher droit, notre chemin se fait de plus en plus sinueux et il est difficile de ne pas perdre la trace de la caravane.

Après deux heures de marche, la caravane s’arrête. Le soleil est au zénith et il faudra attendre qu’il fasse moins chaud pour continuer notre route. Un campement est établi à l’ombre des buissons, j’observe les chameliers qui semblent décidés à préparer un déjeuner. Nous aurons droit à un délicieux pain chaud cuit sous le sable et dans la cendre, ainsi qu’à des pâtes dans ce qui ressemble à de la soupe de tomate et aux fameuses dattes. Le soleil se voile légèrement et c’est alors que l’on se rend compte de la température qu’il fera une fois que le soleil aura disparu et qu’il nous faudra affronter la nuit. Après quelques heures de marche dans de hautes dunes, le rythme de la caravane ralentit et s’arrête enfin à un endroit où nous passerons la nuit. Il est 17h, il faut se dépêcher de monter la tente de berbère  -des couvertures attachées à des morceaux de bois- qui nous protégera de l’humidité, car dans moins d’une demi-heure, il fera nuit. Un feu est allumé au moment même où le soleil se couche, offrant à nos yeux un incroyable spectacle de couleur et faisant place à des milliers d’étoiles. Nous sommes tous réunis autour du feu dans nos djellabas et c’est alors que le dialogue s’instaure avec les chameliers. Il est à peine 21h quand nous allons nous glisser dans nos sacs de couchage glacés et pleins de sable. Mais rien n’altère notre bonne humeur et déjà le sommeil vient et avec lui, plein de magnifiques images du désert. Pendant la nuit, seuls les chameaux et leur bruit si reconnaissable en cette période des amours briseront le silence qui nous entoure.

Premier réveil dans le désert, il est 8h. Le soleil est déjà là et réchauffe peu à peu nos membres engourdis par le sommeil. Quand on marche, on ne réalise le changement de terrain qu’une fois que l’on est entouré de ce paysage à perte de vue et que l’autre n’est plus qu’un souvenir. Après une courte pause, il faut trouver le puits pour abreuver les bêtes. Il n’y a rien autour de nous mais le guide est sûr de lui et nous emmène dans une direction. Peu après, le puits apparaît. Une autre caravane est déjà là et encore une fois on se demande comment elle a pu passer inaperçue dans le paysage que nous traversons comme elle.
Ce sont des éleveurs de chameaux qui venant d’Algérie se rendent à Douz pour vendre leur troupeau lors de la fête du Sahara. C’est alors qu’on se rend compte que le désert est un lieu de passage comme les autres, parcourus par des hommes qui le connaissent par cœur alors qu’il nous paraît presque impossible à nous Occidentaux de nous repérer. Nous les quittons et, après quelques heures de marche, il faut à nouveau dresser le campement car la nuit noire arrive à grands pas et avec elle les heures fraîches. C’est la veille de Noël et nos guides nous gâtent en nous préparant un couscous comme sorti de nulle part, lui aussi. Ce repas finit de nous combler et l’on reste là, silencieux, à regarder le feu qui se tord dans la nuit avec comme fond sonore nos chameaux qui déblatèrent.

3ème jour. La fatigue commence à se faire ressentir dans les jambes, le matin au réveil. Mais l’envie de parcourir à nouveau des kilomètres dans cette beauté est plus forte et l’on se remet vite en marche. Quand on a mis un pied dans le désert et goûté à ses richesses on se sent différent et rempli d’un sentiment de plénitude, on ne se lasse pas de sa beauté et de la force qu’il nous transmet. Le sable est moins blanc que près de Douz, il est plus jaune et tend vers le rouge parfois, et les dunes sont comme des vagues, des petites vagues et puis des gigantesques qu’il nous faut gravir. L’équilibre est mis à mal, parfois on s’enfonce et l’on est comme englouti, parfois le sable est tassé et l’on croit pouvoir relâcher l’attention, et puis soudain le pied s’enfonce de nouveau et devient lourd de sable. La dune nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que de passage et qu’il nous faut mériter ce spectacle qui s’offre à nous.
C’est l’heure de la pause de midi, un lien s’est créé entre les guides et nous lors du repas de la veille et je reste avec eux à les écouter parler. Leur langue me berce et même si je n’y comprends rien, je ne me sens pas de trop, cette aventure nous rapproche et nous nous respectons, aussi différents que nous sommes parce que nous partageons un moment, un repas, ensemble. Une nouvelle journée s’achève, j’ai presque oublié qui j’étais, je n’ai pas l’impression de vivre ces journées mais d’être sans cesse spectatrice de ce qui s’offre à mes yeux. C’est un voyage, c’est une marche, mais le désert vous transporte plus loin que là où vos pieds ne pourront jamais vous mener.

Dernier réveil sous la tente berbère. C’est incroyable comme l’homme peut s’adapter. Le sable ne nous gêne plus, il fait partie de nous et du quotidien, l’odeur et le bruit des chameaux nous rassurent. Nous repartons, silencieux et heureux. On se sent utile quand on marche. Nos pieds nous mènent d’un endroit à un autre, c’est avant tout un moyen d’avancer et bien souvent on oublie de s’en servir et l’on ne se doute pas de nos capacités. Dans le désert, il faut avoir des jambes et personne ne peut marcher à ta place. Rien que cette pensée te permet d’avancer. Alors nous avançons, parfois je regarde derrière moi et je sais que j’ai été loin derrière et cette impression me donne le vertige. À ce vertige se mêle le sentiment d’avoir accompli quelque chose puisqu’on voit de nos yeux le chemin parcouru. On se sent enfin un peu digne de ce désert.

Margot Montpezat, 20 ans

Lire l'article paru dans VOYAGES Liberation.fr : http://voyageorigine.liberation.fr/jeunesse-dun-tour-du-monde/meharee-dans-le-grand-erg-oriental

"C'était à Noël 2008, il y avait trois blondes et un monsieur, et nous étions très heureux de notre randonnée.
Merci."

Jean Montpezat

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Vos confidences de 2002 à 2005

1er RDV avec le Désert : Le 25 octobre 2002 Les grands sables

Vendredi 25 octobre 2002 - 14H45 Tozeur
Le 4x4 traverse le Chott el Jerid (*) et nous emmène là-bas au bout de la piste, au pied des dunes, où nous attendent nos chameliers.

Tout bascule. Du sable, un océan de sable, un coucher de soleil sur un paysage à vous couper le souffle ; quelques chameaux, un feu, une simple marmite, une théière dans la cendre et ces personnages semblant venus d'ailleurs, sortis de la nuit des temps, au regard profond comme ce désert : Mohamed, Ahli, Médani rois mages peut-être, princes sûrement !

Pour moi c'est Noël.

Merci Jo et Paulette de m'avoir suivi dans cette aventure. J'aimerais que nous y retournions. Je m'endors sur ma dune le cœur dans les étoiles, une pensée pour mes enfants.
Il y a quelques heures nous étions à Orly. Joseph ronfle déjà...

(*) chott = lac salé

Jacques
Les grands sables - octobre 2002

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Noëlle - fev 2003

Les mots manquent
pour décrire le silence,
le silence du désert
que nous écoutons
d'une écoute toute nouvelle,
invitation à notre propre silence intérieur,
invitation à l'écoute du coeur,
invitation de la nature
qui redevient toute puissante,
si pleine de présence
pour nos sens en éveil...
..Alors le chant de la brise
devient le chant unique,
devient la brise l'unique
et nous-même semblons devenir un avec elle...
...et le chant de l'oiseau,
comme une invitation au partage,
de cœur à cœur,
d'être à être...
nous ne faisons qu'un avec...
..et le chant de Magid
ce soir de lune claire
donne rythme et magie au feu...
dans une communion rieuse..

Cette vie qui les anime
elle les habite au plus profond de l'essentiel,
là où je rêve d'habiter un jour,
là où je désire naître à tout jamais,
là où l'illusion n'a plus sa place
car de toute évidence ce qui est, EST.

Nous qui savons si peu de la vie,
celle qui palpite dans le cœur
de ces princes du désert,
nous sommes comme deux petits enfants
assoiffés d'un brin de cette vérité,
et pour qu'en nous aussi la vie s'anime
nous commençons par doucement nous taire
pour d'abord accueillir ce que chaque instant
a à nous communiquer
de cette part d'essentiel..."

Noëlle - fev 2003

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Noëlle - mai 2005

Oui, j'ai encore la tête pleine de désert, de calme, d'étoiles, et cet espèce d'apaisement qui résiste, (pour combien de temps encore ?) à l'agitation alentour. C'est vraiment en quittant le désert que l'on prend la vraie mesure de ce qu'il nous a apporté, de ce que l'on a accueilli au plus profond de soi, de cet "essentiel" qui nous fait prendre tellement de distance, à notre retour, avec l'inutile.

Comme quelque chose déjà inscrit au fond de soi avec lequel on se reconnecte.

Je me sens comme bercée à nouveau, rien que de l'évoquer, par cet étrange impression, ce sentiment d'être comblée, d'être "remplie", peut-être d'exister plus fort..

Alors forcément, il y en aura d'autres....

OUI, tout s'est très bien passé, je suis ravie de cette nouvelle expérience, différente de la précédente mais tellement riche aussi. J'ai eu raison de ne pas m'inquiéter à l'avance du groupe, on s'est très bien entendu et avons partagé d'excellents moments.

Les paysages étaient très beaux. Toutefois, C. et moi pensions être immergées beaucoup plus vite dans de vraies belles dunes (tu sais, celles qui nous font monter l'émotion au bord des yeux). C'est la seule frustration de la semaine, qui n'a néanmoins pas gâché le séjour pour autant.

Quant au guide et aux chameliers, trois personnalités différentes mais trois cœurs d'or. Salem est la gentillesse et la pureté incarnées et qu'est-ce qu'il nous a fait rire aussi. Massoud est d'humeur toujours égale, toujours très posé, très disponible, très attentif, je trouve qu'il a beaucoup donné le rythme qui "nous posait". Quant à Belgacem, au tempérament affirmé, il veille à tout et gare si on ne respecte pas la règle annoncée ! Le soir les veillées étaient délicieuses, les chants magnifiques et même J.P. nous a ravis les oreilles. On s'est vraiment régalé à chaque repas, seule L. avait du mal à manger à cause de la chaleur qui lui coupait l'appétit. Moi, ni la chaleur ni le froid ne m'ôtent ce plaisir de partager un bon repas...

Noëlle
"Piste oubliée" - mai 2005

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Philia - dec 2003

Un an plus tard...

"Le matin quand je pars dans le froid glacial et que le ciel est bleu dans mon Alsace, l'appel du désert est fort ! Sortir le nez de la bonne torpeur douillette de mon sac de couchage et voir en face les dunes au soleil levant, se promener dans les sables étincelants de cristaux de glace (alors que le matin n'importe où ailleurs je ne peux pas faire 3 pas avant d'avoir pris un café). L'immensité ronde du monde autour de soi. Cette sensation qu'on ne peut avoir que dans le désert d'être exactement au centre du monde puisque l'horizon est infini. Puis le café très brûlant et le pain frais et croustillant trempé dans l'huile d'olive, quel délice sublime malgré le froid. On me proposerait ça dans un hôtel, je détesterais, mais dans le désert ...

Quand je reviens ? Inch'allah, seul lui le sait. Mais je retournerai dans le désert, seule ou non, et ce sera avec vous !"

Philia
"Les grands sables" - décembre 2003

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Mano - fev 2005

Une première journée dans le désert

Ah ! toujours un peu dans le désert, oui.... je pense qu'une partie de moi y restera toujours alors qu'une autre n'y retournera que de temps en temps.

Senti tellement bien, naturel, si loin de toute question existentielle et si proche de toutes réponses ; sage et heureux.

Dans le sable ; cette finesse même que tu respires, manges et bois sans t'en rendre compte, cette soie qui te caresse ou te ponce selon l'humeur du vent.

Après le ravitaillement au souk et une journée de pistes en 4x4 juste ponctuée de contrôles militaires, un homme sur le bord du chemin dans le sable et le vent ; c est un de nos chameliers qui nous attend.

C'est une quasi tempête de sable qui nous accueille ; horizon bouché à 50m, tu apprends vite fait à te protéger la tête avec le chèche. Tous planqués sous la grande tente nomade, je reste avec les chameliers qui préparent le couscous et le thé. Les conditions sont difficiles, le vent assez violent nous enfouis perpétuellement dans le sable, qui s'infiltre absolument partout. (j'en ai toujours dans mes ourlets.) Je commence à me demander où je suis. J'AIME le vent, sincèrement, j'en suis fou. Mais le sable semble dur à supporter si les conditions persistent.

Tu t'attends à ce que le repas croque sous la dent, mais non, les grains sont trop fins !

Enfin avec la nuit le vent tombe. D'un coup. Tous soupirent autour du feu, chaleur et lumière. Un autre thé, quelques dattes et sortie du bendir, percussion d'un demi-mètre de diamètre avec 3 fils métalliques tendus sous la peau, sur le principe d'une caisse claire. S'élèvent alors d'étranges mélopées aux rythmes tertiaires, complexes et subtilement variés. Les chants sont suaves, mélancoliques ou joyeux, emplis de foi ou d'amour. Les yeux brillent, la peau le feu les voix les étoiles les cœurs vibrent à l'unisson ; il fait bon vivre.

Je me couche comblé, mais je n'ai rien vu.

Au réveil j'ai les sourcils circonflexes, la bouche ouverte et 2 billes à la place des yeux : nous sommes entourés de dunes à perte de vue. Lever du soleil, la sensation est indescriptible ; je ne peux maintenant que hocher la tête et hausser les épaules face à mon clavier. J'y étais...

La robsa, la galette, est sortie du sable, sous le brasier, rompue, puis chacun la trempe dans l'huile d'olive et l'harissa, ou l'accompagne soit de Riki (Vache qui rit) soit de bsissa. (pâte de blé, pois chiches, lentilles, sésame, fenugrec, amandes, multitude d'épices et de secrets, huile d'olive, sel et sucre. une boule dans la poche fait le repas des nomades.) Le thé des invités est clair dans un grand verre, celui des hôtes bout avant le lever du soleil, sirop-coup de fouet servi dans un dé à coudre.

On lève le camp, charge les chameaux - qui sont d'ailleurs des dromadaires - et au quart du jour "yallah nemchou !" , "en route", en marche.....direction ? Les touristes et l'initiatrice ont leurs GPS, nos guides, le soleil.

Celui-ci au zénith, une heure de pause. Où ? Ici...Feu, thé, dattes, riki, robsa, oranges, puis contemplation ou sieste. Et "yallah nemchou !" Par où ? c'est pourtant facile, on vient de derrière, on va devant...

Aux trois-quarts de la journée, installons le bivouac. Au creux d'une dune un peu plus haute ou entre deux buissons. Le coin doit être libre de mauvaises influences, d'esprits ou Djinns, farfadets du déserts. Les chameliers savent...

Alors on décharge les chameaux, forme un salon de bagages et couvertures, demi-cercle face au tas de bois suffisant pour la nuit et le matin. Nos hôtes préparent le repas et lèvent la tente ; notre aide a tendance à les ralentir...un disparait sans bruit les yeux rivés au sable, certainement pour poser secrètement un collet.

Généralement les hommes du désert prient cinq fois par jour et toute projection dans le futur est suivie d' "Inch Allah", "si Dieu le veut "; c'est si naturel dans un milieu où si peu de conditions sont contrôlables. Bien sûr les provisions (eau et nourriture) sont déterminées mais le nombre de rencontres avec des nomades et le nombre de partages de notre richesse impossible à prévoir. Et il est impressionnant de constater qu'une vie agréable - et non une survie - est possible avec si peu !

De retour à Heathrow, j'ai plus d'achats français en duty free que de produits du sol africain. Mais les "cadeaux du désert" sont des souvenirs particuliers : trois litres de sable pour me replonger dans sa finesse millénaire de temps en temps, cinq kilos de dattes, un d'harissa et un demi de bsissa, car on s'attache.... une corne de chèvre, des coquilles d'œufs d'autruches et une vingtaine de pointes de flèches en silex, vieilles d'à peine cinq mille ans....( A leur découverte, la comparaison entre la vie des hommes à cette époque et la nôtre est matière à réflexion. Un peu plus je veux dire...) Quelques photos, pâles imitations surexposées, un beau teint qui s'effrite sous l'ongle en deux semaines (oui, surtout à Londres...) mais le plus important reste : ce CALME issu d'une courte vie hors du temps.

Mano.
"Caravane saharienne" - Février 2005

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Claire - fev 2005

Nous avons donc décidé de partir dans le désert avec Sahara-Tunisie.com. Nous avons bien fait ! C'était vraiment génial ! Les chameliers Belgacem , Abdallah, Hedi et notre guide Lamine (dont la cuisine est excellente) ont été très gentils !

Les paysages étaient souvent différents de ce que j'imaginais (il y a beaucoup de végétation), mais ils sont très beaux !
Pendant cette méharée , Hedi a attrapé un poisson des sables et nous l'a montré.
La fabrication du pain faite par Belgacem (3 fois par jour) m'a impressionnée !
Chacun des chameliers avait sa tache et s'occupait de ses chameaux . Bien sûr, au retour nous avons du sable partout mais tellement de bons souvenirs !
Nous avons vraiment envie de revenir et d'aller plus profondément dans le désert .

Merci beaucoup à Lamine, Hedi, Belgacem et Abdallah pour ce voyage inoubliable !

CLAIRE, 13 ans
A l'orée de Douz, février-mars 2005

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Corinne - mai 2005

J'ai eu beaucoup de mal à atterrir, le retour dans la civilisation est terrible ! Le temps me manque pour faire un vrai résumé de tout ce que j'ai ressenti mais si je dois garder un seul mot je choisirai le terme : fabuleux !

J'ai tout simplement été époustouflée par le désert et tout ce qui s'en dégage. La réalité transcende l'imaginaire et va au delà des rêves les plus fous. Et la prise de conscience que l'on n'est pas en train de rêver est particulièrement troublante.
Aller loin, très loin dans le ressenti et le vécu laisse une empreinte indélébile !
J'espère que l'effet restera longtemps, très longtemps !

J'avais juste un vieux rêve qui traînait dans un coin de ma tête...
Puis un jour une envie folle de désert m'a prise là, au creux de l'estomac, et je n'ai eu de cesse que lorsque mon billet a été pris.

Je ne savais pas ce que j'allais chercher ni pourquoi, mais je sais bien ce que j'y ai trouvé en tout cas !! Et ça ne me lâche plus !

Mon premier émerveillement fut ma première nuit à la belle étoile... Pourquoi mettre cette expression au singulier c'est injuste pour les milliards de belles étoiles !!!!
Impossible de dormir devant un tel spectacle ! J'ai passé les 2 premières nuits complètement blanches et la sieste n'est pas venue non plus tellement j'ouvrais de grands yeux et que mon corps tout entier était en éveil !
Les nuits sont merveilleuses dans le désert, j'ai vu 14 étoiles filantes ! On a eu la chance d'avoir un dernier quartier de lune puis nuit noire !!!
Le ciel m'a happée, comme nulle part ailleurs !

Et que dire des levers et couchers de soleil.... !

Les feux de camps du matin et du soir, les excellents repas faits de rien, la sérénité de Massoud et son incessant sourire et la gentillesse de Salem, les veillées, les chants bédouins, les voix d'hommes, les animaux que Massoud se faisait une joie de débusquer et de nous montrer, leur traces sur le sable. Ah le sable, douceur sublime sous les pieds, tellement doux que l'envie était irrésistible de rouler dedans du haut des dunes, de plonger dans ses particules de soie, de le caresser et le faire glisser entre ses doigts. Le thé excellent et le pain...ah le pain !

Bref j'en suis revenue enchantée et charmée... !
Régulièrement les gens qui me rencontrent me disent encore que j'ai des étoiles dans les yeux... c'est sûrement de les avoir tant regardées la nuit !"

Corinne
"Piste oubliée" - mai 2005

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Jacques - nov 2005

De la nuit dans le désert à la magie de l'aube

Au bivouac, autour du feu, la Nuit prend ses droits, fraîchit les hommes, fraîchit le sable.
Quand chacun aura plongé dans son duvet, éteint sa lampe, commence alors, le grand silence SIDERAL. Des étoiles filent et nous regardent nous endormir. Ces soirs-là, j'écoutais le silence...

Et puis, la magie de l'Aube, une autre laiteuse, laiteuse de froid, de couleurs, du silence à peine troublé par les craquements du bois dans le feu ; un feu rallumé par Khalifa, un feu plein des lenteurs du geste ancestral de ces hommes du désert sortis comme des rois mages des sables de la nuit. Nous avions dormi à même le sable et pourtant, il en avait des étoiles notre hôtel, des milliers d'étoiles. Avec l'ami Jacques toujours réveillé très tôt, enveloppés dans nos burnous, nous serrions dans nos mains et dans nos yeux notre premier quart de thé brûlant. Ce dont je suis sûr, c'est que nous nous parlions en "silence", sans dire un mot.
C'est peut-être ça mon DESERT : "une grosse pincée de sable, des poussières d'étoiles, les murmures du silence et... beaucoup de partage !!!

Jacques.
"Les grands sables" - novembre 2005

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Annick & Grant - nov 2005

Grant et moi sommes rentrés depuis bientôt deux semaines et nous sommes tous les deux remplis d'une espèce de tristesse et de joie. Tristesse puisque le voyage fait partie du passé. Joie car nous avons eu la chance de le vivre et il revit en le racontant à nos amis.

J'aimerais faire part de quelques moments particuliers. Lors de notre première nuit dans le désert, Mahloud et Boubaker ont chacun pris leur flûte et joué quelques morceaux. Grant et moi les avons écoutés avec respect. Nous avons vite été transportés, en pensée du moins, à de multiples concerts auxquels nous avons assistés des coulisses. De derrière le rideau, nous pouvions voir l'infinité du désert, du sable et des étoiles. C'est la plus belle salle que nous ayions vue...

La deuxième nuit, après le repas, Boubaker nous a raconté une histoire: "La Fille du Bey". Nous nous sommes sentis transportés dans le Pays des Mille et Une Nuits. Ce sont deux moments que nous n'oublierons jamais.

Annick et Grant
"Parcours nomade" - novembre 2005

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Les histoires d'Evelyne

Les histoires d'Evelyne

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La poulie

"Yallah nemchou"! En avant on marche. Le soleil levant a depuis un moment déjà embrasé les hautes dunes et l'air se réchauffe. Il est huit heures et demie, le campement est levé. Les dromadaires ont été chargés selon une répartition inchangée depuis le début du circuit.

Les chameliers, le bâton en travers des épaules, guident la caravane et chantent une chanson qui parle d'amour et de désert. Celui-ci se déroule devant nous, toujours renouvelé : aux cordons de hautes dunes succèdent les cuvettes herbeuses où, parfois, des troupeaux de chamelles paissent les tiges tendres. A l'horizon les montagnes indiquent notre route. Tout à coup Mabrouk, le chamelier, s'arrête au pied d'une petite touffe d'herbes sèches. Il creuse en silence, dégage un sac plastique épais et à l'intérieur, ensablée, une poulie. Poulie ô combien précieuse à qui se dirige vers un puits! Lors d'un précédent circuit, Mabrouk l'avait prêtée à un chamelier et celui-ci,comme convenu, l'a déposée au pied de "la" touffe où Mabrouk devait la reprendre. Nous sommes stupéfaits d'admiration. Mabrouk rit. Quoi de plus naturel que de retrouver une poulie, à sa place, invisible, au pied d'une broussaille à des millions d'autres semblable... Merveilleuse simplicité des hommes du désert et surtout merveilleuse science du désert.

"Yallah nemchou".
En avant, on marche, régulièrement, au pas des placides dromadaires. Dès le premier jour on s'est senti bien, débarrassé des besoins factices, guéri du stress usant, corps et tête réconciliés. Ici les gestes quotidiens sont simples et chargés de sens : on aide à charger et décharger les dromadaires, on cherche les souches noueuses qui brûleront sous le couscous parfumé aux cinq épices. On apprête le repas et on regarde le pain sortir fumant des braises et du sable. "Bichfé" , bon appétit. Et comment... Pour peu qu'un nomade ami vienne partager repas et nouvelles, la fête est complète et les mains sont plus nombreuses à se chauffer au feu de l'amitié. Le repas terminé, le bidon d'eau devient l'instrument de musique idéal et la mélopée du désert monte vers les étoiles fourmillantes.

Avant de dormir, quelques instants de bonheurs simples reviennent :
- la trace fraîche des chacals, gazelles, lièvres et gerboises brodant le sable,
- le clapotement de l'eau sur les flancs du dromadaire,
- le chaud soleil de midi sur la peau,
- le parfum caramélisé du sucre tombé de la petite théière d'émail où le thé fort bouillonne,
- la sieste de l'aprés-midi à l'ombre d'une couverture tendue sur les herbes hautes,
- l'ombre de la caravane s'étirant sur les dunes au soleil couchant,
- et surtout ce sentiment de paix, de plénitude, acquise par quelques jours hors du temps, hors du monde et dont le bienfait va si longtemps se prolonger.

Mais l'heure n'est plus à penser "Rodoua", à demain. "Alarher", bonne nuit.
Demain, on prononcera à nouveau les mots qui rendent heureux. "Yallah nemchou", en avant, on marche.

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Warda, Aïcha et Fatima

Vendredi 20 Février 2004.    ( 31°43'158 N ; 9°16'537 E )
 
Voilà presque deux semaines que notre petit groupe chemine, constitué de six heureux, trois chameliers chantants et onze dromadaires placides. Demain nous atteindrons le camp militaire d’El-Borma, ce sera la fin du parcours et la fête un peu triste des retrouvailles car Tahar sera là avec le 4X4 pour nous ramener vers Djerba.

Encore  quelques heures pour savourer le désert, avec toutefois un regret : cette année nous n’avons pas eu de réel contact avec les nomades. Seul un chasseur de gazelle a accompagné notre marche un matin, mais il est resté discuter avec Mohamed et Abdallah. Le temps de le saluer et il a disparu comme il avait surgi. Nous devions bien faire un détour dimanche dernier et nous rendre à un campement ; des dattes étaient d’ailleurs mises de côté pour les offrir, mais un jeune chameau a bouleversé le projet en s’échappant durant la nuit. Epris d’indépendance et en apprentissage de portage, il se tient constamment  en arrière de la caravane, refusant d’être  attaché mais acceptant sa charge. Réglo, mais sans plus…  Profitant de la nuit, il a fugué, ivre de liberté. Ah ! ces ados ! Les chameliers sont tendus. Il faut le retrouver, nous passons un long moment à scruter  l’horizon. Inch allah ! Abdallah prend une décision : Mabrouk va le chercher pendant que nous continuerons la route. Heureusement tous les deux nous rattrapent quelques heures plus tard. Tout est bien qui finit bien. Aurons-nous une autre opportunité de rencontrer des nomades ? Non. Et de fait, nous ne verrons plus que des campements saisonniers abandonnés.

Donc, ce vendredi matin, vers neuf heures, alors que nous levons le camp dans son traditionnel désordre organisé, nous n’en croyons pas nos yeux. Devant nous, la silhouette nonchalante d’un dromadaire descend  les dunes. Un homme entre deux âges le tient par une corde. Il est vêtu d’une djellabah blanche et porte des chaussures de tissu cousu à la main. Il s’arrête, échange des politesses avec les chameliers, pendant que nous, les femmes, avançons vers la jeune femme assise sur le chameau. Sa femme ? Agée de vingt-cinq ans environ, elle est enveloppée dans un voile blanc qui couvre sa tête et ses épaules. Vision biblique. De chaque côté, deux adorables brunettes intimidées- deux et trois ans peut-être- sont assises en équilibre dans de grands couffins d’osier. Nous nous approchons, sous le charme et faisons connaissance avec Werda ( Rose ), Aïcha et leur maman. A plusieurs reprises, nous entendons un drôle de petit bruit. Miaulement ? Vagissement ? Nous devons rêver. Tout à coup, la jeune femme, souriante et en confiance, dégage les tissus devant elle et nous montre, enveloppé dans ses langes et la tête couverte d’un minuscule chèche, un bébé. Un nouveau-né, à la peau claire et aux cils collés par les grains de sable. C’est FATIMA, trois jours. Nous appelons les hommes, à l’écart en train de bâter les dromadaires, et penchons tous nos têtes, bouleversés par ce petit enfant du désert, sur qui déjà sa maman replie les couvertures, oisillon à protéger dans son nid douillet.

Cet homme à pied est le père de la jeune femme ; selon la coutume, elle est venue accoucher dans sa famille et il la reconduit à son mari. Ainsi nous avons vu avant son père cette troisième petite fille que sa femme vient de lui donner. Cela nous trouble beaucoup. Chacun défait ses bagages et offre un vêtement chaud. Abdallah-Balthazar s’approche en tenant une boîte de fromage à tartiner. Eh oui, nous n’avons plus de dattes.

Ce vendredi matin, nous marchons longtemps en silence, graves, émus, remerciant le désert de nous avoir fait ce cadeau somptueux, à la toute fin de notre marche. Choukrane, mektoub, c’était écrit.

Nous te souhaitons une belle vie, petite Fatima, dans un désert que n’atteigne pas la folie des hommes. Dans quelques jours, à Noël, le souvenir de ton visage endormi se superposera à celui d’un autre enfant, né dans une crèche voilà plus de deux mille ans. Yallah,yallah, petite princesse des grands espaces.

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Hôtel des mille étoiles

Bientôt dix-sept heures. Le soleil décline doucement et les ombres s’allongent en serpentant dans les dunes. Parvenue dans une cuvette, la caravane quitte la file indienne et s’alanguit, s’étale. Les dromadaires avancent maintenant de front tandis que les chameliers s’interpellent et se concertent. La journée de marche s’achève : nous ferons halte bien à l’abri du vent au bas d’un monticule d’arbres secs et enchevêtrés. Devant nous, Ali creuse le sable du bout de son bâton et nous souhaite « Bienvenue à l’hôtel des mille étoiles ».

En quelques instants les hôtes d’un soir récupèrent leurs bagages à la réception et se dirigent vers l’une des multiples chambres disponibles. Les uns choisissent une touffe de sbot ou de genêt ou encore l’abri d’un dôme de sable coiffé de troncs nains calcinés par le soleil et le vent. Les autres préfèrent le dortoir sous la lourde tente bédouine ouverte plein sud.

Que faire une fois la provision de bois assurée ? Un point GPS, une courte sieste, une brève lecture?…Certes, mais aussi un brin de toilette avec lingettes à volonté, dans l’une des multiples salles de bains à l’écart, auxquelles on accède en grimpant. Au retour, frais et dispos, on rejoindra la cuisine où les mains s’affairent à couper les légumes en « pitits-pitits » morceaux sur la recommandation du chef, Hamed. Tandis que la soupe mijote et parfume l’air, assis en demi-cercle sur les canapés laineux du salon, on prendra une boisson chaude en passant en revue les menus événements de la journée. A la nuit tombante, il suffira de s’asseoir en tailleur ou sur ses talons pour être dans la salle à manger, autour du foyer dispensant chaleur et éclairage. Bichfe, bon appétit. Pour aider au service, il est d’usage que les convives, le repas achevé, plongent eux-mêmes leur couvert dans le sable-lave-vaisselle. On apprend vite !

Quel sera le programme de la soirée à l’ « Hôtel des mille étoiles » ? Eh bien, concert de musique et chants traditionnnels offert par l’orchestre des chameliers-musiciens. Acoustique parfaite et triomphe à chaque prestation. Ensuite.. ? Direction l’observatoire, mais lever les yeux suffira et la pollution lumineuse n’est pas à redouter. Depuis longtemps les constellations se sont mises en place pour leurs figures imposées. Comment s’appelle celle-ci ? Ce sont les jumeaux Castor et Pollux. Et celle-là ? Le superbe chasseur Orion, ses chiens Sirius et Procyon sur les talons, ajustant son arc en direction du Taureau. Et là, cette tache blanchâtre ? Le minuscule chariot formé par les Pléiades, toute une famille réunie au ciel par un Jupiter compatissant. Mais les paupières se font lourdes, les hôtes dissimulent un bâillement. Dans quelques minutes ils seront dans les bras de Morphée, ignorant que leur sommeil sera veillé par une faune curieuse, légère et muette dont ne subsisteront que les empreintes brodant le sable.

Au matin, chacun bouclera son bagage pour une nouvelle étape et yallah nemchou ! Gerboises et souris des sables, minuscules soubrettes affairées, nettoieront les miettes abandonnées et le vent passera un large coup de balai tandis que s’éteindront les lueurs du foyer. Après cet accueil offert à ses clients, des privilégiés, l’hôtel, chaque jour renouvelé, retrouvera sa quiétude. Saheb marhba outil mel nejmat ! Ami, bienvenue à l’hôtel des mille étoiles.

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Le retour du chameau prodigue

Cette année, notre périple doit nous mener d’El Borma à Borj el Quadra. Nous avons un guide, Ali, et quatre chameliers. Ahmed et Khalifa viennent de Douz , Brahim et Midani de Sabria. Pour nous ils ont fait équipe, pour nous ils ont marché douze jours avant d’atteindre le point de rendez-vous où le 4x4 de Tahar et Christine nous a déposés. Et yalla nemchou, en avant ; elle marche la caravane, composée de dix bipèdes légers comme l’air et de neuf quadrupèdes chargés de l’intendance.

Au matin du troisième jour, le campement s’éveille dans la fraîcheur de l’aube. Le soleil, blanc à l’horizon, a du mal à percer une épaisse couche nuageuse. Il fait bon autour du feu, près du pain qui fume encore. François, qui se lève tôt, nous rapporte alors la scène suivante, dont il a été témoin quelques minutes auparavant.

Dès leur réveil, comme à l’accoutumée, les quatre chameliers se sont préoccupés de leurs dromadaires, piquetés de près dans cette zone militaire et frontalière. Ceux-ci, baraqués, ruminaient paisiblement. Mais c’est bizarre…On dirait…Comptons.
Tu trouves combien, Brahim ?
Dix, par Allah !
Mais oui, moi aussi…Il y en a un de trop, qu’est-ce que c’est que ce petit blanc ?

Aussitôt, les quatre chameliers entourent l’inconnu, baraqué contre un chameau de Midani, mâchant sereinement des herbes sèches. Très vite, ils nouent plusieurs cordes, improvisant une longe, se placent en carré qu’ils resserrent et l’intrus, qui s’est levé d’inquiétude, se retrouve en un clin d’oeil étroitement ficelé. C’est un jeune mâle, il porte la marque des Mrazigs, complétée de la marque de Sabria, et de celle de son propriétaire. Midani et Brahim ont déjà compris : c’est le chameau de six ans qu’un de leurs voisins a perdu dans le désert il y a six mois.

Nous a-t-il vus passer, du haut d’une dune ? Le vent lui a-t-il porté le bruit et l’odeur de notre caravane ? Depuis quand s’est-il installé à la faveur de la nuit ?… Il paraît en pleine forme et tout heureux de mettre fin à son ermitage involontaire. Il croise nos yeux ébahis avec un air désinvolte, ironique, je dirais même condescendant. Air qu’il affichera tout au long du parcours.

Depuis, le jeune chameau, nous suit d’un pas allègre, inséparable du chameau de Midani qu’il a choisi comme copain. Exempté de charge, car sans bât, il savoure sa semi-liberté et, comme on le sait, quand il y a de l’avoine pour neuf, il y en a pour dix.

Nous sommes maintenant à mi- parcours, Tahar vient de nous rattraper pour un ravitaillement et pour déposer Béatrice qui va effectuer la seconde partie du périple avec nous. Le 4x4 va donc emporter la bonne nouvelle à Sabria.

Gageons que le soir du retour de la petite troupe, l’heureux propriétaire viendra à sa rencontre. On aura tué l’agneau gras. Un peu plus tard, le couscous mijotera sur le trépied. Ce sera fête sous les étoiles, avec chansons, flûte et tambourin. Les dromadaires, curieux et gourmands, tendront alors leurs cous et blatèreront en chœur à l’oreille de Brahim et Midani : « Eh…psitt…on reprendrait bien une ration de pulpe d’olive. Après tout, c’est pas tous les jours qu’on vous ramène un pote, perdu à trois cents kilomètres. »

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Un matin un petit pâtre

Nous progressons doucement en caravane étirée le long d'une ligne de crête. Les chameliers calculent le moindre effort pour les dromadaires lourdement chargés dont les empreintes profondes serpentent en courbes molles dans le sable soyeux. Les hommes chantent une chanson entraînante et l'eau clapote dans les outres au rythme du déhanchement des bêtes. Nous suivons en silence, doux rêveurs en file indienne.

Tout à coup, venant d'on ne sait où, un enfant nomade en djellaba blanche surgit littéralement entre les jambes des chameliers, surpris et amusés. Tout le monde s'arrête pour lui faire fête:
- Comment t'appelles-tu?
- Je suis le fils de Sadoc et mon père est tout là-bas avec les chamelles.
- Quel âge as-tu?
- Neuf ans.
- Et tu vas à l'école?
- Non, je garde les chèvres et les moutons. Ma mère est avec mes petites sœurs au campement. Elles ont cinq ans et trois ans.
L'enfant sourit, ravi de la distraction que notre passage lui occasionne et nous regarde avec la curiosité polie d'un petit homme.

Les chameliers expliquent qui nous sommes, d'où nous venons, où nous allons et l'enfant ponctue leurs éclaircissements de petits mouvements de tête: curieux quand même de se perdre volontairement dans ces zones si reculées. Les étrangers sont bizarres!

Dans le sac à dos de journée suspendu au bât du dromadaire de Hedi se trouvent de menus trésors au cas où se produirait le miracle d'une rencontre car l'on sait bien que les enfants sont les mêmes partout mais ici un ours en peluche, un ballon résistant aux épines, des billes, des barrettes pour les coquettes, en un mot des surprises venues d'improbables voyageurs font plaisir plus qu'ailleurs.

Le petit pâtre presse le ballon de mousse contre lui, choisit des barrettes pour ses sœurettes, remercie et s'enfuit, caché en quelques instants par les dunes.

C'est qu'il ne faut pas s'attarder longtemps: chèvres et moutons peuvent être fantasques et prendre la poudre d'escampette et le chacal, rôdeur invisible, est toujours prêt à bondir sur l'agneau isolé. Même si les journées sont bien longues dans ces étendues, quand on est le fils de Sadoc et que l'on est âgé de neuf ans, il s'agit d'être à la hauteur de ses responsabilités!

Adieu petit pâtre, adieu petit prince! Nous reprenons notre marche, mais pourquoi avons-nous tous le sourire et pourquoi notre cœur bat-il un peu plus fort ?

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Le berger athlète de Ksar Ghilane

Au touriste qui songe à Ksar Ghilane, reviennent peut-être quelques images de l'oasis: le bassin et sa source chaude, les tentes prêtes à accueillir les vacanciers, un fil à linge à l'écart sur lequel sèchent des combinaisons de motards, un petit jardin de la palmeraie où pousse le trèfle et où un âne, tête baissée, attend sagement son maître invisible...

Mais pour les gens du sud, la région de Ksar Ghilane évoque aussi les pâturages et les grands troupeaux surveillés par les bergers, inlassables marcheurs enveloppés dans leurs burnous. Troupeaux de chèvres et de moutons, mais troupeaux de chamelles également car le désert est, on le sait, un gynécée et une pouponnière où mères et chamelons paissent en paix avant que le destin ne les sépare à jamais. Et les journées d'un berger de chamelles ne sont pas de tout repos: il y a toujours une étourdie, une curieuse ou une fuyarde à rattraper avant le sommet d'une dune lointaine et à ramener très vite avant qu'une autre n'en profite pour se faire la belle. A force de kilomètres parcourus en urgence dans le sable qui freine et les pentes qui essoufflent, ces jeunes gens tout en muscles ont acquis une réputation de célérité et de résistance que personne ne songerait à leur contester. Il y a quelques années, l'un d'eux, reconnu le plus rapide, faisait l'admiration de ses amis:
- Par Allah, tu devrais participer au marathon de Tunis. Tu serais capable de le gagner, lui soufflaient-ils.
- De quoi me parlez-vous là? Je n'ai jamais quitté le sud, je ne suis jamais allé à l'école et vous savez bien que je ne sais ni lire ni écrire.
- Pas de problème, on va faire le dossier d'inscription pour toi. On s'occupe de tout.

Ce qui fut dit fut fait et voilà le berger dans la capitale, stupéfait par la taille de la ville, étourdi par les enseignes, les affiches et le mouvement de la foule. Sans compter ces chaussures de sport neuves auxquelles il faut s'habituer. On le renseigne sur le moment et le lieu du départ. L'instant redouté et attendu arrive: les concurrents s'élancent en masse. Mais au fil de l'épreuve notre berger creuse la distance. C'est qu''il est infiniment plus facile de fouler l'asphalte de l'avenue Habib Bourguiba que le sable mou et que la pente de certaines rues n'a rien à voir avec celle des cordons de dunes. Le berger se retrouve bientôt seul, mais où se diriger quand on ne comprend pas le sens des panneaux qui jalonnent le parcours? Où courir, où ne pas courir? Parler de la solitude du coureur de fond prend ici une dimension supplémentaire par ironie du destin. Égaré à plusieurs reprises, remis sur le bon chemin, passant du désespoir à la confiance retrouvée, notre berger doit s'en remettre aux spectateurs. Certains, de bonne ou de mauvaise foi, contribuent à lui faire perdre un temps précieux. Quelle épreuve, quel tourment que ces 42 km.195 quand on les rallonge bien malgré soi! Enfin la ligne d'arrivée, le chronomètre que le juge arrête et devant soi... quatre athlètes en train de récupérer!

Cette année-là, un inconnu, berger de chamelles dans le grand sud, termina cinquième du marathon de Tunis.

- Vous vous rendez compte, conclut Mohamed, guide d'exception et neveu de Tahar, en racontant cette histoire tandis que nous gravissions la grande dune d'El Borma, s'il avait gagné, sa vie aurait pu changer complètement et on aurait parlé de lui dans les journaux et à la télévision.
- Au mérite, on peut considérer que c'est lui le vainqueur. Mais qu'est-il devenu?
- Eh bien il est retourné s'occuper de son troupeau et ne veut plus entendre parler de quelque compétition que ce soit. Ce n'est pas son affaire. Rattraper ses chamelles lui suffit...Mektoub.

Combien d'athlètes amateurs de par le monde, aux performances freinées par des handicaps parfois insoupçonnés menaceraient les champions si les conditions étaient égales pour tous? De quoi rester songeur. En tout cas, si dans la région de Ksar Ghilane, nous apercevons un jour un berger à la foulée particulièrement souple et rapide, peut-être s'agira-t-il du berger marathonien. Chapeau l'athlète! Nous agiterons notre chèche en votre honneur.

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Désert et gourmandises

Qui dit désert dit vie spartiate où l'effort physique - enfin, n'exagérons rien - est compensé par une nourriture saine, abondante et simple. Certes et c'est pour cela justement qu'une gourmandise prend une importance à la mesure du cadre grandiose qui entoure notre solitude choisie:
? C'est une barre de céréales ou de fruits confits à mâcher lors des mini-pauses qui ponctuent la marche. Les dernières seront partagées en parts de plus en plus réduites. Pour chacun une bouchée d'énergie, que dis-je, une hostie de fraternité.
C'est une orange maltaise, avec sa feuille encore souple parfois accrochée à la tige, toute fraîche des nuits passées dans le grand couffin tressé. On la savoure quartier par quartier, à demi allongé sur une dune, à l'heure où l'on peut encore tutoyer le soleil avant qu'il n'entre en majesté.
C'est, au dessert, une assiette de dattes naturelles, charnues, fondantes. Rien à voir avec leurs consoeurs d'exportation, bronzées à l'excès, pasteurisées, collantes de sucre, calibrées, sagement alignées en épis dans leurs barquettes de polystyrène. Non, ici elles sortent encore sur leurs tiges d'un grand sac de toile et sont parfois offertes en dessert supplémentaire par un chamelier blasé d'en manger toute l'année, cadeau prélevé sur la récolte familiale. Choucrane, Ryad, choucrane. L'assiette circule de main en main, chacun grapille au passage. Encore une, la dernière. Vœu pieux. Trop bonnes! comme disent les enfants.
Mais il arrive aussi d'authentiques surprises:
C'est, peu après son arrivée, quelques mots de Béatrice, assise près du foyer et se levant d'un bond: « Au fait, j'oubliais, j'ai des chocolats dans mon sac! » Wouah! Des cho-co-lats, ici, près de Bir Aouïne?! Quelques instants plus tard, les doigts plongent dans l'emballage crissant et en retirent de délicieux oeufs marbrés. Pâques avant Pâques, et dans un campement caché dans le Grand Erg. Pas un n'en réchappe et l'on entendrait une gerboise passer.
C'est, un autre soir, François suggérant à son fils Romain - Mano pour tout le monde - de confectionner un gâteau. Mano a appris la pâtisserie dans une grande maison parisienne, mais ici les conditions sont particulières. Il relève cependant le défi et rassemble farine, oeufs, sucre, beurre... Normalement il faudrait du sucre vanillé. Pas de problème: François, comme par magie, en sort un sachet de sa poche. La pâte crémeuse est bientôt versée dans l'unique casserole, cabossée par un vécu intrépide et soudain promue au rang de moule à gâteaux. Il ne reste plus qu'à régler le feu de camp sur le thermostat 7. Tout simple! Bientôt l'air embaume. Mano, silencieux, concentré comme un jour d'examen, surveille la cuisson tandis que chacun y va de ses conseils: « Tourne un peu la casserole. », « Réduis le feu. », etc. Au bout de trente-cinq minutes, le gâteau est jugé cuit et posé à refroidir à l'écart, lorgné par dix paires d'yeux gourmands. Le temps de chanter trois chansons et commence la délicate opération de démoulage. Résultat superbe. Bravo Mano. Et qu'il est bon: bord légèrement croustillant et intérieur moelleux. Les chameliers, souvent méfiants à l'égard d'une cuisine inhabituelle, concèdent que la pâtisserie française se défend, Allah en est témoin. « Prima, mabrouk, Mano. » Super, félicitations.
Nous laisserons toutefois le dernier mot à une gourmandise tunisienne, achetée au passage dans la meilleure pâtisserie de Tataouine, ville dont elle est la spécialité...la corne de gazelle. L'énorme pyramide est devant nous et le vendeur dispose délicatement les gâteaux oblongs et ventrus des merveilles nées du soleil, dans une boîte en carton à ranger entre deux bagages. La fête est pour ce soir, au campement prêt à nous accueillir, où Midani, stoïque au bord de la piste, enveloppé dans son burnous, guette les phares dans le soir qui tombe. Tous ensemble, nous nous lècherons les doigts en parlant du circuit mitonné par Christine et Tahar.
Si, après avoir lu ces lignes, vous avez l'eau à la bouche, il n'y a qu'une solution: boucler un sac, grimper dans un grand oiseau blanc qui vous déposera là-bas, où le soleil fait mûrir oranges, dattes et amandes et où on partage chocolats et gâteaux. Mawid teht nejma, rendez-vous sous les étoiles...

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Récompense pour Boubaker

Sabria est une bourgade située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Douz. Depuis plusieurs générations, les familles anciennement nomades y sont sédentarisées sur des parcelles de terrain identiques données par l'Etat. Les enfants vont à l'école, les femmes assurent les tâches ménagères, tissent la laine et nourrissent le petit bétail enfermé dans des enclos de fortune. Les hommes entretiennent leur coin de palmeraie et beaucoup travaillent pour le tourisme. C'est à eux et aux chameliers de Douz qu'a été réservé le droit de conduire les caravanes dans le désert. C'est à ces équipes, entre autres, que Tahar téléphone pour encadrer les circuits et, souvent bien avant l'arrivée des groupes, Midani, Hédi, Brahim, Abdala, Mohamed bâtent leurs dromadaires et se mettent en route vers le point de rendez-vous.

A la sortie du village se tient une maison amie occupée précisément par Mohamed, Messaouda son épouse et leurs six enfants encore près d'eux. L'extérieur est peint en blanc et le regard est attiré par un boisseau de brique rouge, vide, posé en longueur au bord du toit.

Qu'est-ce donc?
- Ah! vous avez remarqué... c'est pour les pigeons de Boubaker, répondent en riant Fathi et Ali, les aînés des garçons, tout en jetant un coup d'œil complice à leur jeune frère, un peu en arrière.

Boubaker est un adolescent aux yeux vifs dont les brillants résultats scolaires étaient affichés encore récemment sur les murs de la pièce principale et fièrement commentés par la famille. A l'âge où, en France, on commence à rouler en scooter, on accumule CD et DVD et teste les derniers jeux vidéo, Boubaker, lui, a émis le souhait d'avoir un couple de pigeons et ses parents ont pu lui faire ce plaisir.

Justement voici les héros, de retour d'équipée lointaine, qui piquent vers leur nid. Et on roucoule au bord du toit et on soulève ses plumes chatoyantes et on gonfle le jabot avant de s'élancer sur le sable de la cour picorer quelques grains laissés par la mule et se pavaner sous les yeux de Boubaker, ravi.

Frimez, mes petits, faites briller les reflets mordorés de vos plumes et profitez bien de la douceur du soir. Dans quelques jours viendra le moment de vous activer autour du nid et d'y déposer des œufs, promesses d'une belle descendance. Je connais un jeune garçon qui alors sera le plus heureux du monde...

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Mabrouk raconte

Il fait nuit noire et nous avons terminé le couscous: les quatre cuillers plantées dans le plat d'inox sont allées bon train et Saad, le dromadaire curieux et sympa, s'approche et allonge le cou au cas où nous lui aurions laissé un petit reste. Pour nous, c'est l'heure de siroter les trois thés, mais rien ne presse dans la paix qui nous entoure et le moment est propice aux confidences :

- Mabrouk, peut-on avoir peur dans le désert?
- Peur?... Oh non, le chacal ne s'attaque pas à l'homme et les serpents se sauvent quand on s'approche. Si on se fait piquer par un scorpion, ça fait mal, bien sûr, mais après la douleur s'en va... Pourtant si... j'ai bien failli mourir un jour.

Je devais avoir 10-11 ans. Je vivais alors dans le désert avec toute ma famille et nos troupeaux. C'était le plein été. Moi je devais surveiller nos quatre chamelles. Je ne sais pas comment c'est arrivé mais tard un soir j'ai dû rentrer au campement en avouant que j'avais perdu les chamelles! J'avais peur de mon père. C'était un homme très sévère, il frappait facilement, levait le bâton. Nous les enfants, nous avions peur de ses colères et notre mère elle-même le craignait. Il m'a dit :
- Mabrouk, tu partiras demain avant que le soleil se lève et tu vas retrouver les chamelles. Emporte de l'eau.

Je suis parti avant l'aube, avant la chaleur qui arrive très vite et j'ai cherché, cherché, grimpant d'une dune à l'autre, traversant les oueds. Rien. Pas de chamelles. Le temps passait, la chaleur devenait très forte. Mon bidon d'eau pesait sur mon épaule, sûrement que je marcherais plus vite en le laissant dans un buisson où je le reprendrais plus tard. Je l'ai donc laissé. Et j'avançais. Toujours rien. L'idée m'est venue d'enlever mes chaussures pour aller plus vite. Mais le sable m'a bientôt brûlé les pieds et la douleur est vite devenue insupportable. Que faire? Enlever mon chèche, le couper en deux, entourer chaque pied avec une moitié et chercher, chercher toujours. Je n'en pouvais plus. Mon cœur cognait, cognait dans ma poitrine. Je ne pouvais plus avancer. Je me suis allongé contre un buisson, j'ai creusé le sable pour trouver un peu de fraîcheur et calmer mon cœur. Mais il fallait repartir, chercher toujours et le désert restait vide. La tête me faisait mal, j'avais si soif, je ne supportais plus mes vêtements. Je les ai enlevés un à un et, tout nu, j'ai continué à marcher: le père, le bâton, l'air vibrant dans le soleil, les chamelles, tout se mélangeait dans ma tête. Les yeux me brûlaient à examiner les dunes. À la fin je ne savais plus pourquoi j'avançais et je commençais à trébucher.

Pendant ce temps, au campement on s'inquiétait et ma mère ne quittait plus une haute dune, embrassant l'horizon; au bout de longues heures, tout à coup, elle a appelé ma sœur:
- Aïcha, il y a un point noir, là-bas qui bouge; ce n'est pas ton frère, il a une djellaba et un chèche blancs, mais il va te dire s'il l'a vu. Emporte de l'eau, ma fille.

Aïcha s'est mise en route, montant et descendant les dunes, les yeux fixés sur le point noir. Quand elle m'a reconnu, elle a couru plus vite vers moi en criant et en pleurant. Elle m'a allongé par terre, m'a mouillé les cheveux, le visage, le corps:
- Aïcha, donne-moi à boire.
- Pas encore, attends, petit frère, attends que j'aie fini... Voilà... maintenant tu peux boire une gorgée... doucement... une autre gorgée... doucement...
Elle m'a réhydraté lentement, m'a aidé à me relever et m'a ramené au campement. Je me suis couché pour me reposer et ma mère a soigné mes pieds brûlés. Quand j'ai été rétabli, mon père a dit:
- Mabrouk, maintenant tu vas rechercher les chamelles, c'est ton travail.

Et je les ai retrouvées.

Après un instant de silence que nous n'osons rompre, Mabrouk tisonne le feu et les reflets des flammes jouent sur son visage buriné:
- Aïcha habite aujourd'hui pas très loin de moi, à Sabria. Elle et moi, nous sommes comme ça, conclut notre ami en entrecroisant ses doigts. Elle m'a sauvé la vie.

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Les chroniques québécoises de Catherine & Vincent

Les chroniques de Catherine & Vincent
Tembaïn, montagne sacrée
Janvier 2007

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Chronique I

Dimanche 2 janvier. Après avoir défoncé l’année de kitschissime manière à l’hôtel Touareg de Douz, Vincent et moi sommes récupérés au petit matin par Ahmed, le chauffeur de l’agence Sahara Tunisie, cinquantenaire au traits altiers et fan incontesté d’Oum Kaltsoum qui nous avait récupérés à Tozeur deux jours plus tôt et qui porte le zéroual (pantalon bouffant à la turque traditionnellement porté par les Berbères du Sahara) avec une élégance et un aplomb tout simplement réjouissants. Ahmed est accompagné de Khalifa, qui sera notre guide pendant la semaine à venir. La soixantaine, peau cuivrée et barbe de deux jours sous le chèche, typique turban des habitants du désert, Khalifa est un petit homme dynamique au regard rieur qui connaît le Grand Erg comme le fond de sa poche. Ayant demeuré quatorze ans en France mais vivant à présent à Douz comme guide, chamelier et propriétaire d’une palmeraie, il attend de marier les derniers de ses quatre enfants pour prendre sa retraite et retourner vivre en France, un pays plus agréable selon lui.

Nous prenons donc la route en 4X4 vers notre point de départ, à savoir une zone de plateau et de petites dunes située à environ 2 heures 30 de route au sud de Douz, près du parc national du Sahara (un parc relativement nouveau et apparemment dépourvu d’animaux; les Tunisiens ne semblent pas comprendre l’utilité du projet, ni nous d’ailleurs, si ce n’est rallonger le trajet pédestre des chameliers et des voyageurs qui n’ont pas le droit d’y entrer). Là, nous sommes attendus par les deux chameliers qui nous accompagneront, Medani et Edy, ainsi que par les trois dromadaires du premier et les deux du second. Originaires du village oasien d’es-Sabria, les deux hommes sont chameliers de métiers et vraisemblablement très amis. Si le premier est plutôt extroverti et a le refrain plus que facile (ce qui m’a vraiment ravie!), le second a de petits yeux noirs timides et ricaneurs et les trois doigts partiellement amputés de sa main droite révèlent la dureté de son métier. Tous deux pères de six enfants, Medani et Edy ont sans contredit été, avec Khalifa, les responsables incontestés du succès de notre voyage, et leur rencontre ce que nous avons préféré. Leur hospitalité sincère, leur gentillesse, leur sens de l’humour, leur amour visible du désert, et leur respect de sa faune et de sa flore nous ont profondément marqués, et il m’est encore difficile d’expliquer exactement comment. Je sais seulement que, comme lors de la rencontre de nos amis Maliens, nous avons eu accès à une autre façon d’entrevoir la vie au quotidien et notre rapport au monde qui nous entoure, et cela de l’intérieur. Le fait que nous étions seuls a sans contredit aidé à l’affaire, tout comme nos quelques mots d’arabe, qui se sont démultipliés au cours de la semaine et de nos 100 kilomètres de marche grâce à mon lexique tout chiffonné de mots berbères tunisiens très utiles. Voici quelques exemples, ça pourrait vous servir un jour :.) :

  • Dougi : cloue ou enfonce; c’était l’ordre de Medani quand je devais enfoncer les pieux de la tente berbère. J’ai déduit la traduction
  • Rani : chante; là, y'a pas de doute. Mais à part avoir réussi à nous faire chanter « aani cououni chaaoani » (idée brillante de Vincent), l’ordre n’a pas donné de résultat
  • Gamera : la pleine lune
  • Leïla : quartier de lune (Comme dans la chanson : Leïla elle l’aaa toutou, toutoutoulou, toutoulou... ah non, c’est pas ça)
  • Chai bil halib : Thé avec du lait (en Égypte, c’est chai bil leben... pouvez-vous me donner une chance?)
  • Filfil : piment (c’est mignon donc facile à retenir... de toute façon, piquants comme ils sont, vous pouvez vous en passer)
  • Jamal : chameau : facile; donc Jamel Debouze = Chameau Debouze; En Égypte, c’est Gamal, donc Gamal Nasser = Chameau Nasser. Sympa!
  • Saga : froid; ben oui, y’a fait frette dans’l’desert toé chose!
  • Afiyah : feu; très efficace quand c’est « saga » le soir. Dans le désert, on allume le feu avec le bois sec ramassé près du lieu de campement. Car il y a bel et bien des arbustes et même des arbres dans le désert, et avec la sécheresse des dernières années, il y en a pas mal de tout séchés. Inutile donc de préciser que le feu pogne vite, et que comme tout le sol est en sable, on n’a pas besoin de mettre des cailloux autour.
  • Drr : enfant; Khalifa disait Drrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr! J’ai jamais vu un champion du roulement de r pareil!
  • Rambla : la dune. Pas la petite dunette derrière laquelle on nous voit quand on tente de se cacher pour faire pipi. Non. La grande dune, la vraie, de plusieurs dizaines de mètres de haut. Pas la Rambla de Barcelone donc.
  • El-tem : la plante que mangent les dromadaires; car ils ne mangent pas toutes les plantes. Mais le el-tem, oui. Tenez-le vous pour dit.
  • Ktir : beaucoup
  • Tir : oiseau
  • Sarhir : petit

Donc sarhir ktir = petit oiseau; c’est cute, hein?

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Chronique saharienne II : voir le Sahara

Me revoici pour une nouvelle chronique saharienne, cela en quelque sorte, comme dirait M. Hermon, sur les traces de l’admirable méhariste et naturaliste français Théodore Monod. En effet, au cours de chacune des cinq nuits que nous avons passées dans le désert, alors que nous étions emmitouflés dans notre sac de couchage, Vincent lisait à voix haute quelques pages de Méharées, son plus célèbre livre. Or, nous avons été fascinés de constater que la description qu’offre Théodore Monod de l’environnement saharien et de la relation qu’entretenaient avec lui ceux qui y vivaient dans les années 1930 n’a pour l’essentiel pas changé (oui! le Sahara est depuis toujours un désert humanisé! le prouvent d’ailleurs les quelques silex ramassés en cours de route à même la plaine). C’est donc aussi avec beaucoup de relativisme et de modestie que nous avons considéré cette « initiation » au désert, que nous ne sommes pas les premiers ni les derniers à avoir arpenté (oh que non!) mais dont, dans nos propres vies, nous découvrions la véritable essence pour la première fois. Voici donc, dans cette chronique ainsi que dans les suivantes, mes impressions sahariennes classées en fonction des 5 sens. Aujourd’hui : la vue.

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Nos hôtes

Les deux Occidentaux pâles et novices que nous sommes ne pouvaient envisager de découvrir le Sahara seuls. Si, avec l’avènement des GPS, les gros 4X4, les criardes motocross et les agressants 4 roues (ou quads comme on dit en France) essentiellement peuplés d’Italiens, de Français, de Suisses et de Belges venus du Vieux Continent abondent désormais, les risques d’une balade dans le Sahara sont réels pour quiconque ne le connaît pas (ainsi, au cours des dernières années, quelques voyageurs égarés et en manque d’eau ont été retrouvés morts au bout de quelques jours). Le GPS, c’est bien beau, mais c’est pas infaillible, et ça ne remplace pas l’expérience de terrain. Voilà notamment pourquoi nous avons tenu à être accompagnés par des guides locaux expérimentés.

Véritables pro du désert et hommes à tout faire, Khalifa, Edy et Medani sont d’un dynamisme et d’une endurance impressionnants. On avait beau tenter de marcher à un bon rythme derrière les deux queues leu leu de dromadaires, ceux-ci, précédés de Medani et d’Edy, finissaient toujours par nous devancer de plusieurs centaines de mètres. Et une fois venu le temps de la « pause », alors que, après avoir déchargé les dromadaires et monté le camp, nous faisions parfois une petite sieste que nous croyions bien méritées, eux arpentaient les dunes alentours afin de trouver des talles de verdure pour leurs dromadaires, ramassaient du bois sec pour le feu et préparaient le repas. Nous les aidions, certes, mais leur expérience est telle que nous avions parfois l’impression de les ralentir plus qu’autre chose (même dans le coupage des légumes! Pas de planche ni de bol pour s’appuyer, c’est pas évident pour la Mme kit cuisine que je suis :.)). Et le soir, leurs silhouettes claires obscures à la lumière du feu, toute emmitouflée dans leur burnous (manteau traditionnel tunisien qui a l’air d’une cape brune avec un capuchon pointu) en poil de chameau, dégageaient une douce fierté mêlée de noblesse.

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Les dunes

Les dunes. C’est l’image même du désert. La quintessence de cet environnement sec et ondulant, qui a des airs de mer de sable (c’est cliché mais bien vrai). Les dunes, comme le désert, changeant constamment en fonction des vents et des zones où l’on se trouve. Ainsi, les grandes dunes nues, qui peuvent dépasser 200 mètres de hauteur, succèdent à des dunes moyennes ponctuées de végétation et à des dunettes, entre lesquelles l’épiderme du désert, une plaine aride et caillouteuse, peut être entrevue. Se retrouver seul au milieu des dunes, haut perché sur une hauteur depuis laquelle l’horizon entier est empli de centaines de doux bombements dorées sur lesquelles jouent l’ombre et la lumière, voilà une expérience inoubliable, presque transcendante. On se sent tout petit et tout fragile dans ce monde ô combien beau mais, aussi, ô combien dangereux pour l’étranger. Car on ne devient pas citoyen du désert, on le naît.

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Les pistes d'animaux

Au petit matin sur le sol du campement, ou pendant la journée alors que nous marchions, nous avions le bonheur de découvrir, aidés en cela par nos hôtes, tout plein de pistes laissées par les animaux qui habitent le désert à temps plein : souris, gerboises, coléoptères, scarabées, renards, fennecs, corbeaux et petits oiseaux en tout genre, gazelles, lièvres, lapins et dromadaires. Il faut aussi mentionner les terriers de fennecs, qui en étaient à la période de la mise bas lors de notre méharée. Bien que timide, la faune saharienne existe donc, mais les menaces qui pèsent sur elle sont réelles. Le prouvent les fragments de coquilles d’oeufs d’autruche qui jonchent la plaine caillouteuse (ou reg) : cette espèce est disparue du grand erg tunisien depuis plus de cinquante ans. La chasse abusive est en effet un réel problème, nous confiait Khalifa. Selon lui, plusieurs habitants des villages limitrophes, en ne chassant pas seulement pour leur consommation personnelle, mais aussi en vue de vendre leurs prises dans les villages, menacent sérieusement la survie des espèces de mammifères peuplant le Sahara. […]

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Les arbustes

Contrairement à ce que l’on s’imaginait, le désert est parsemé d’une grande variété de végétaux : petites plantes aux allures de lichens, plantes de taille moyenne au feuillage épais et robuste, arbustes, voire même arbres et, aussi, délicates fleurs. Cette vie végétale a su s’adapter à la rareté extrême de l’eau et maximiser les usages qu’elle en fait de façon à pouvoir croître, vivre et se reproduire dans le désert. Une belle leçon de rationalisation de l’énergie :.). Pour l’homme, la végétation est essentielle : elle permet aux dromadaires d’avoir de quoi mâchouiller, elle procure l’ombre, si délicieuse dans les chaleurs infernales de l’été, elle enjolive parfois les repas (c’est le cas de l’azul, qui ressemble à la ciboulette et goûte comme elle) et les breuvages (ainsi, la chieh mélangée au thé donne-t-elle une décoction aux goûts légers de mélasse) des hommes eux-mêmes, elle abrite plusieurs animaux, dont plusieurs peuvent être trappés, et lorsque, en raison d’une eau trop ingrate, elle vient à se dessécher, elle procure le combustible essentiel au démarrage et à l’alimentation du feu.

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Tembaïn

Montagne sacrée où, il y a longtemps, une jeune fille nommée Tembaïn serait morte, Tembaïn était le point mitoyen de notre méharée. Après avoir traversé un vaste plateau gris et caillouteux entouré de dunes et ponctué de petits wadis (vallées où, quand il pleut, l’eau s’écoule le temps de quelques heures), nous voilà aux abords du mont qui, du haut de ses 200 et quelques mètres, s’élève dans le désert comme un petit Ayer’s Rock saharien. Guidés par le toujours agile Khalifa, nous entreprenons son escalade par un sentier abrupt. La pierre a des allures de corail coupant, si bien qu’y mettre la main est une expérience plutôt douloureuse qu’on fait rapidement. À chaque pas, le sable s’échappe sous nos pieds, et moi qui suis la dernière de la queue, je crains parfois qu’un éboulis se produise. Pause à mi-chemin pour contempler le paysage. L’immensité, une fois de plus, mais de haut cette fois. On ne s’y fait pas. La beauté ne lasse pas. On reprend la montée. Khalifa me donne la main lorsque les points d’appui manquent. Lui, il grimpe comme s’il marchait dans la plaine. Nous voilà sur Tembaïn. Sommet rêche couvert de pierres lunaires, de petits cairns montés par les voyageurs de passage et de touffes rabougries de végétation, parmi laquelle se trouve la shieh, thé saharien. Pendant que nous contemplons le panorama, Khalifa empli le rebord de sa veste de cette plante odoriférante que nous boirons plus tard avec le thé. Après une escale de 30 minutes, nous redescendons par l’autre versant en empruntant un sentier bien marqué. Alors que nous sommes presque rendus, le grondement aigu d’un groupe de motocross se fait entendre. Ils arrivent bientôt en trombe devant Tembaïn (et devant nous), s’arrêtent, prennent quelques photos et, au bout de 3 minutes, redémarrent leurs engins et disparaissent vite fait à l’horizon. « Ces gens-là vont retourner chez eux, montrer ces photos à leurs amis et dire : « je suis allé à Tembaïn » », nous dit alors Khalifa. « Mais ils n’ont rien compris, et, surtout, ils n’ont rien vu », ajoute-t-il.

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Les dromadaires

Membres indispensable de la méharée, les dromadaires de Medani et d’Edy. Ils étaient au nombre de 5. 3 d’entre eux étaient en rut, donc devaient être constamment surveillés pour éviter qu’ils ne s’éloignent trop du campement à la première odeur de femelle venue. Les deux autres étaient de jeunes dromadaires. Le plus jeune des deux, âgé de 5 ans et pourvu d’un air et d’un physique franchement enfantins, en était à sa première année de méharée. Lui aussi, ainsi que son comparse un peu plus âgé que lui, devaient constamment être surveillés, puisqu’ils voulaient toujours se chamailler. « En ce moment, c’est pas possible avec les dromadaires », ne cessait de dire Khalifa. « On ne peut les laisser seuls, sinon ils font des bêtises ». On croirait entendre le parent d’un ado boutonneux.

Comparse de nos journées et indispensables alliés des chameliers méharistes qui en prennent un soin affectueux, les dromadaires sont des animaux posés et robustes. Ainsi n’ont-ils fait preuve d’aucun comportement agressif ou impulsif pendant la semaine, ainsi aussi n’ont-il ingurgité aucune goutte d’eau en 6 jours. Impressionnant. Lorsque je pense à nos compagnons poilus, plusieurs images me viennent en tête : leurs silhouettes allongées au creux d’une dune, la nuit, disposées comme en rond autour du camp; leur démarche débonnaire parmi les dunes; leurs visages altiers qui, dès que j’approchais avec mon appareil photo, s’élevaient inévitablement dans un lent geste de majesté; la course maladroite du plus petit qui, les pattes de devant liées lors des pauses comme ses comparses (afin qu’il ne parte pas à grande course et se perde), tentait de s’enfuir après avoir fait un mauvais coup; la langue des mâles en chaleur qui, lors des passages d’effluves femelles, sortait de leur bouche et se gonflait au son d’un gargouillis d’égout jusqu’à prendre l’allure d’une grosse gomme balloune parsemée d’écume; le coco de mon dromadaire lorsqu’il m’hébergeait derrière sa bosse et sur les bagages dont il était chargé, et celui du dromadaire derrière lui, qui n’avait cesse de tenter de le couper, en vain; le dromadaire glouton de Vincent qui, dès qu’un plant d’el-tem se profilait dans son champ de vision, s’empressait d’y arracher quelques feuilles; les dromadaires de tête de Medani et d’Edy (donc respectivement « mon » dromadaire et celui de Vincent) qui, lors d’une pause, offraient leur flanc ombragé à leurs maîtres, qui s’y adossaient l’instant d’une courte sieste.

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Le ciel

Le ciel saharien est pur. Nous avons eu la chance de le voir éclairé d’une pleine lune presque aussi brillante qu’un soleil crépusculaire, et inondé de pénombre avant un lever de lune tardif. Les étoiles, fixes comme filantes, sont alors si nombreuses, qu’on en a le vertige. Et lorsqu’on se tient près du feu, l’obscurité qui entoure notre havre éclairé est telle qu’on a le sentiment de flotter dans le néant. L’infinité du ciel saharien n’a donc d’équivalent que l’infinité de la rambla, étendue de grandes dunes plurimillénaire. Au milieu de tant d’espace, l’insignifiance et la finitude de l’espèce humaine prennent tout leur sens, ainsi que le mot humilité.

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Chronique saharienne III : sentir le Sahara

L’air saharien

Le Sahara en lui-même ne sent pas grand chose en janvier. L’air est frais, glacial même le soir et la nuit, et bien que de petites sueurs fassent surface sur le coup de midi, la chaleur n’est pas assez intense pour attiser tout ce que compte cet univers aride en terme de potentialités nauséabondes. Cette neutralité odorante du paysage se conjugue donc avec sa douceur et son silence. L’air saharien est un délicat abrasif qui dépouille l’esprit de ce qu’il supporte habituellement en trop.

Ceci étant, nos copains dromadaires, qui étaient en rut, ont vécu une situation toute autre. Eux qui peuvent renifler une chamelle 20 kilomètres à la ronde, ils ont visiblement passé la semaine à humer de sensuelles effluves. En témoigna le concert quasi ininterrompu de borborygmes visqueux qui nous était gracieusement offert dès qu’une senteur femelle venait à croiser la trajectoire de leurs naseaux.

Si, pour les piètres senteux que nous sommes, ce Sahara ne sent pas trop, les animaux qui le traversent, dont nous faisons partie, trimballent néanmoins avec eux leur lot d’odeurs, dont les suivantes m’ont particulièrement titillé les narines.

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Les dromadaires

Lorsque mon nez pense au Sahara, il pense aux dromadaires qui, à force de trimballer de chaque côté de leur flanc tous notre attirail, ont enveloppé celui-ci de leur odeur reconnaissable entre mille, un mélange d’urine, de sueur sucrée et de cuir musqué. Au crépuscule, tout sent le dromadaire : la toile de la rugueuse tente berbère, le sable qui, parsemé de myriades de petites crottes rondes, oeuvres de nos bossus compagnons, ressemble à un immense biscuit aux pépites de chocolat, nos sacs de voyage, nos mains, les matelas de sol, les couvertures dans lesquelles nous nous emmitouflons chaque nuit et, lorsque nous nous laissons aller à l’hospitalité d’un dos bossu l’espace d’une demie journée, toute notre personne.

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Le pain ou la khobsa

Les Maures l’appellent kessera, les Tunisiens, la khobsa. Le pain saharien, dont la préparation ingénieuse a été décrite par Théodore Monod dans les années 1920 déjà, est toujours préparé de la même manière et donc, toujours aussi bon et délicieusement odorant. Voici la recette, qui, au Québec, peut être faite dans le carré de sable le plus près de chez vous (un pit de sable ferait aussi l’affaire, ainsi que la plage Germain, mais je sais pas si on a le droit... ma soeur, tu tenteras ta chance cet été et tu nous tiendras au courant) :

1.Allumer un feu de bois séché et de broussailles dans le sable et attendre que le combustible ait tourné au charbon incandescent
2.Mélanger de la farine, de l’eau et du sel dans un bol
3.Bien pétrir
4.Étendre un linge sur le sol et former une grande galette plate avec la pâte, à peu près de la grosseur d’une pizza 12 pouces (mais c’est ben meilleur, je vous assure!)
5.Avec un bâton, dégager les charbons et le sable afin de former une cavité ronde peu profonde de la grosseur de la pâte
6.Y mettre la pâte (la délicatesse est ici de mise!)
7.Recouvrir la pâte du charbon et du sable
8.Attendre une bonne vingtaine de minutes
9.Quand de mini geysers apparaissent tout autour de la pâte, vérifier si la khobsa est prête en tapant sur le charbon ensablé avec un bâton
10.Si ça fait « touc touc », c’est prêt
11.Si ça ne fait pas « touc touc », c’est pas prêt, donc attendre un peu
12.Lorsque ça fait « touc touc », dégager la galette avec le bâton et la prendre avec le linge
13.Souffler puis taper sur la khobsa pour en dégager le sable et le charbon
14.Déguster et, surtout, humer!

Excellente lorsque trempée dans toute forme de stew tomatée : à l’agneau, aux lentilles, aux macaronis, à louette :.) Aussi très bonne au petit matin lorsque recouverte de Vache qui rit et trempée dans un café au lait légèrement ensablé. Et pis, faut l’admettre, le pain, ça constipe. Et dans le désert, on préfère ça à autre chose. On se comprend?

L’odeur du pain chaud, quelle qu’en soit la forme et la saveur, est sans doute l’une des odeurs les plus universellement réconfortantes qui soit. Lorsqu’un homme sent du pain, il se reconnaît lui-même, il n’a plus peur, il a le goût de sourire et de discuter avec ses compagnons, il se sent chez lui. Pour nos hôtes, qui préparent le pain dans le creux des dunes deux fois par jour, ce chez soi, c’est le Sahara tout entier. Et de ce fait, lorsque les mains rugueuses d’Edy rompaient délicatement la khobsa pour nous en offrir de généreux morceaux, on se sentait les bienvenus chez lui.

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Les serviettes rafraîchissantes

On a beau ne pas avoir trop de scrupule à ne pas se doucher pendant une semaine (beaux cheveux! on comprend là toute l’utilité du chèche ou turban sur la tête), il faut tout de même reconnaître que se débarbouiller au lever et au coucher, ça fait drôlement plaisir à l’Occidental douillet. Que faire quand y’a pas d’eau? Traîner des lingettes rafraîchissantes. En plus de contribuer à amincir la pellicule sableuse qui recouvre inlassablement notre visage, notre cou, et nos mains et, du coup, à nous faire croire, l’odeur aseptisée aidant, qu’on est tout propret, on ne se cachera pas que la lingette, fût-elle parfumée à l’aloès, à la fraîcheur printanière ou à la brise citronnée, a quelques utilités hygiéniques plus intimes, au sujet desquelles il n’est nul besoin d’insister. Mais n’empêche que, entre une douche bien chaude et une douzaine de Wet Ones gluantes parfumée à la Mandarine chypriote, je vote pour la douche. Oh que oui!

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Le feu

Que ce soit le matin, le midi ou le soir, chaque repas est obligatoirement pris autour du feu. À la nuit tombée, le crépitement du bois sec, la chaleur rougeoyante des flammes et l’odeur de la fumée blanche créent une bulle chaude dans l’immensité transie et sombre des dunes et du ciel. Manger, boire, discuter, rire et chanter assis autour du feu, en sentir la chaleur dans tous les sens du terme, et se laisser aller à jeter un coup d’oeil aveuglé dans le vide qui nous entoure, voilà des instants précieux et trop rares où j’ai pu vivre dans le présent. Pas dans le passé, où mon cerveau farfouille à longueur d’année, ni dans le futur, où mon angoisse a élu domicile fixe. Non. Dans le présent. Et ça sentait fichtrement bon.

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Chronique saharienne IV : goûter le Sahara

Vincent et moi sommes unanimes. Les meilleurs repas que nous avons mangés en Tunisie, nous les avons mangés dans le désert. Cela vient certes du talent de cuistot de nos hôtes qui, véritables hommes orchestres, manient aussi bien le bâton de chamelier que le couteau à légumes. Mais cela vient sans doute aussi du fait que manger, ce n’est pas tant mastiquer et avaler des aliments que les préparer et, surtout, les partager à plusieurs. Un bon repas n’est jamais un repas en solitaire. Partout et de tous temps, manger constitue l’un des actes sociaux les plus fondamentaux qui soit. Et partager un repas au milieu du Sahara en compagnie de Khalifa, Medani et Edy a sans doute été notre incursion la plus intime dans les univers tunisien et saharien. Voici donc quelques saveurs sahariennes :

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Les ragoûts - Le sable

Les ragoûts

C’est simple mais ô combien efficace. Un mélange d’agneau ou de légumineuses, de sauce tomate et de légumes (tomates, poivrons, oignons, carottes, navets) auquel on ajoute l’huile d’olive et l’indispensable harissa (sauce piquante au piment rouge) et, au choix, des macaronis (macarouni), du couscous (couscous) ou du riz (rouz). On met le tout dans une casserole, on place la casserole sur un tripode au-dessus du feu, et on laisse cuire doucement pendant 45 minutes, en brassant de temps en temps. C’est tout chaud, c’est parfumé, c’est goûteux et pas mal épicé et, lorsqu’on y laisse ramollir quelques morceaux de khobsa, c’est tout simplement divin.

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Le sable

C’est pas que les habitants du Sahara aiment manger le sable. C’est juste que, tout insidieux et omniprésent qu’il est, le sable est l’ingrédient parasite de tout met saharien : sur la khobsa, dans le ragoût, au fond des verres de thé et de café, au sein des dattes, sur le goulot de la bouteille d’eau. Le sable se faufile dans tout interstice, fût-il comestible ou non. Et quand on le croque, on le reconnaît. Ce petit torieux crépite entre les molaires et empli notre crâne de « kroush kroush kroush » assourdissants. Du coup, on se sent comme les petits oiseaux qui, puisqu’ils n’ont pas de dents, ont un estomac rempli de minuscules cailloux destinés à mâcher la nourriture. Du sable contre les troubles digestifs? Faudrait faire une étude là-dessus.

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Les dattes - La Vache qui rit

Les dattes

Pour notre plus grand bonheur, notre séjour en Tunisie a coïncidé avec la fin de la saison des dattes. Notre guide Khalifa, qui possède une petite palmeraie à Douz, a donc apporté un gros sac de ces précieux fruits. Les dattes de Douz, à la fois translucides et juste ce qu’il faut de sucré, sont les plus réputées de Tunisie. Depuis des siècles, les hommes du désert traînent ces petits fruits sombres et nutritifs dans leur besace et, lorsque l’eau, les vivres et le bois nécessaires au feu se font rares, il n’y a rien de tel qu’une poignée de dattes fraîches ou sèches pour faire le bonheur de son homme et taire un estomac criard. Quant aux noyaux, ils sont broyés et offerts aux dromadaires, qui en raffolent (comme du reste des pelures d’orange).

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La Vache qui rit

Le fromage La Vache qui rit est devenu l’incontournable du petit déjeuner partout au Proche-Orient. De la Syrie au Maroc en passant par la Jordanie, l’Égypte et la Tunisie, ces petites pointes de fromage mou qui ont l’avantage de pouvoir être conservées à température ambiante sont systématiquement servies dans les petits hôtels avec le pain, fût-il pita, baguette ou galette. Notre séjour dans le désert n’a pas sonné le glas de cette tradition toute arabe, si bien que chaque matin, ma khobsa fut recouverte de cette molle substance, que j’ai tout de même de la difficulté à appeler fromage. C’est donc dire que La Vache qui rit a remplacé les fromages au lait de brebis ou de dromadaire hyper compacts, secs et durs décrits par Théodore Monod dans les années 1920-1930. La mondialisation gagne donc aussi le méhariste, qu’il le veuille ou non, ceci avec ce qu’elle a de mieux (le sac de couchage momie) mais, aussi, de pire (La Vache qui rit).

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Les petits biscuits secs - Le thé

Les petits biscuits secs

Nos petites pauses repos du milieu de l’avant-midi étaient agrémentées par l’ingestion, entre deux gorgées d’eau iodée au pas possible (question de protéger nos estomac potentiellement sensibles, nous ajoutions des pastilles purificatrices à notre eau, qui prenait dès lors un goût d’eau... de javel... beurk), de biscuits secs à garniture de chocolat. Vendus en petits cylindres enrobés d’un emballage plastifié, ces biscuits ronds et pas spécifiquement goûteux se retrouvent dans toutes les petites épiceries et dans tous les petits stands de gare de la Tunisie. Leur apparition dans les mains de Medani ou d’Edy faisait la joie non seulement de nos hôtes et de nous-mêmes, mais aussi de nos compagnons bossus, qui avaient eux aussi droit à leur part du rouleau.

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Le thé

C’est le must saharien. Comme au Mali, de l’autre côté du Sahara, le thé se prépare dans une minuscule théière en céramique bleue, à même les charbons. Comme au Mali, on doit en boire trois : un amer, un doux puis un sucré. Et comme au Mali, on n’est jamais pressé de prendre son thé, et on le prépare avec grand soin, conformément à un rituel gestuel pluriséculaire qui semble accompli inconsciemment par nos hôtes. Le thé saharien, ce n’est pas le délicat thé vert en pochettes bien à la mode par chez nous ces temps-ci, ni l’épais et opaque thé japonais, ni le laiteux thé anglais, ni le thé à la menthe et aux pignons servi sur les terrasses de la Méditerranéenne Tunis. Le thé saharien, il est tout petit mais ô combien gaillard, servi dans un minuscule verre hexagonal, hyper chaud mais pourtant avalé en moins de deux. Aime, aime pas, si on t’en offre, tu dis « shoukran » et tu le bois. Et une fois l’arrière goût passé, une fois le gargoton bien enrobé et la langue ébouillantée, tu te sentiras instantanément revigoré.

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Chronique saharienne V : entendre le Sahara

Entendez-vous ce que j’entends?

Les conversations

Avant de partir en méharée, Vincent et moi nous imaginions les habitués du Sahara comme des hommes concis et méditatifs, des ascètes de la parole en quelque sorte, qui en raison même de la vie dans le désert s’était départis du besoin qu’ont tant de citadins, à commencer par moi, de parler.

Et bien nous avions tout faux.

Vraiment tout faux.

Si vous saviez.

Jamais nous n’avions auparavant été mis en présence de personnes à la parole si inspirée. On n’a certes pas compris l’essentiel des conversations de Khalifa, Medani et Edy, mais une chose est certaine : nous les avons entendues! Du matin au soir, nos hôtes discutaient sans arrêt. Sans arrêt! Les seuls moments où ils ne parlaient pas correspondaient aux moments où ils étaient seuls ou aux heures de sieste et de sommeil. Autrement, l’air saharien était empli d’un flot ininterrompu et animé de paroles. Loin d’être irrités par cette jasette contagieuse, nous prenions plaisir à tenter, en vain il va sans dire, de deviner le sujet de tant de débats, de gesticulations et de mots. Car à certains moments, soit plus particulièrement lorsqu’ils parlaient tous en même temps, il nous semblait que nos amis parlaient presque malgré eux, comme, finalement, pour emplir l’assourdissant silence du désert de leur présence toute humaine, toute sociale.

Moi qui croyais avoir une grande gueule, voilà que j’ai trouvé mon Waterloo au milieu des dunes. Qui l’eût cru?

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Le vent

Heureusement pour nous, le vent de la tempête, celui qui balaie le désert et le soulève tout entier dans les airs, n’a pas soufflé pendant notre séjour saharien. Le temps des tempêtes, des dires de Khalifa, débute à la mi-mars et dure jusqu’en mai. Alors, on prie pour être épargné, et si ce n’est pas le cas, « c’est le bordel, mais vraiment le bordel », confesse notre guide.

Le vent auquel nous avons eu droit en ce début de janvier était juste ce qu’il faut de rafraîchissant. Une petite brise hivernale gaie, un souffle sourd mais retenu qui, au cours de la deuxième journée, nous a accompagnés sans relâche, m’obligeant même à conserver mon polar, mais qui, autrement, fit montre d’une tiède timidité. Le murmure du vent qui effleure le sable, tournoie lentement en s’élevant jusqu’à nos oreilles et nous gratifie de son « ououou » grave et profond ne heurte ici aucun obstacle apte à ralentir son cours, si ce n’est nos pauvres appareils photo qu’il vaut alors mieux emmailloter dans un puis un autre sac hermétique.

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Les refrains de Medani - Le bindir et la gasbayah

Les refrains de Medani

Lors des quelques heures que j’ai passées sur le dos du dromadaire de tête de Medani, ce dernier, qui ouvrait la marche devant nous armé de son bâton de marche bien appuyé sur ses épaules, ne pouvait se retenir de chanter. Medani aime chanter. Ça s’entend. Et réciproquement, nous aimions l’écouter fredonner ces airs sahariens de sa voix puissante et enjouée. Medani chante des chansons qui parlent de héros légendaires, d’amours et de mariages, de la lune et du feu. Parfois aussi, il improvisait un air sur le thème de notre journée et, sublimant en paroles rythmées notre quotidien, ne manquait pas de faire rire Edy et Khalifa. « Mabrouk! » (« bravo! »), ne pouvais-je alors m’empêcher de lui dire du haut de ma monture, et cela le faisait inévitablement rire.

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Le bindir et la gasbayah

En plus de posséder une belle voix, Medani est aussi musicien, tout comme son compagnon Edy. Au cours de quelques soirées, alors que nous étions repus et que la chaleur du feu nous abandonnait tout entiers à la paresse, nos hôtes sahariens nous ont ainsi offert de petits concerts improvisés à la fois rythmés, souriants et émouvants.

Medani manie en percussionniste expérimenté son bindir, un tambourin plat large d’environ 35 cm recouvert de peau qu’il a lui-même fabriqué et dont il prend grand soin. Accompagnant de rythmes changeants mais toujours dansants ses airs sahariens, il a pour choriste Edy qui, de sa voix agréablement nasillarde, fait office de choeur inspiré (le hit de la semaine? “Sidi Mansour”, dont nous connaissions quelques paroles). Et lorsqu’une chanson se termine, Edy empoigne parfois sa gasbayah, une flûte de métal qui ressemble à la fois à une flûte à bec sans bec et à une flûte traversière (et de laquelle nous n’avons jamais réussi à faire sortir un seul son, pas même un pfiiiit! faux) et emplit la nuit silencieuse d’un souffle chaud, doux et calme. Cette musique saharienne est sans doute la plus divine merveille que le désert a inspirée aux hommes.

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Les oiseaux - Les glouglous des dromadaires - Les mouches

Les oiseaux

Il y a des oiseaux dans le Sahara ! De petits oiseaux semblables à des moineaux, d’autres au plumage coloré qui ont des airs de pie, des gros corbeaux aussi qui se tiennent à proximité des campements humains où ils s’alimentent à même les restes comestibles.

Lorsque, assis entre deux dunes, au coeur d’un horizon sans limite où ne résonne, à part nos paroles, que le son du vent et le bruit des dromadaires, nous entendons le chant cristallin d’un oiseau résonner, alors notre coeur s’emplit de joie. De la même façon que les oiseaux indiquent aux marins la proximité de la terre, la présence d’oiseaux dans l’erg nous rappelle que cet univers en apparence si hostile est bel et bien un terreau de vie, et que nous n’y sommes pas seuls.

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Les glouglous des dromadaires

Nos comparses en rut n’ont cessé de ponctuer notre semaine de leurs glouglous gluants et profonds, qui semblaient provenir du tréfonds de leurs entrailles. La moindre effluve femelle engendre ce bruit étrange, ainsi que le gonflement de la langue, chez tout mâle qui la sent. Surpris au début, inquiets même la première fois que ce bruit surprenant s’est fait entendre, nous nous sommes rapidement habitués à ce concert apparemment érotique qui, repris en décalage par chacun des 3 mâles adultes qui nous accompagnaient, ressemblait parfois à un canon de Pachelbel surréaliste.

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Les mouches

Lorsque le vent se tait et que le soleil plombe, les mouches emplissent l’air de leur bourdonnement sonore et agressant. Elles virevoltent autour de nos têtes, atterrissent parfois sur nos lèvres et nos vêtements, s’agglutinent sur les naseaux des dromadaires, leur faisant parfois perdre patience, et s’agrippent férocement à tout morceau de nourriture. « L’été, nous dit Khalifa, lorsqu’une certaine plante entame sa floraison, les oeufs de mouches pondus au creux des fleurs éclosent. Il y a alors des mouches partout. C’est pas possible. Ça rend les dromadaires fous, et nous aussi ». Voilà une autre bonne raison de venir au Sahara en hiver. Un chapelet de mouches à merde collé à notre chandail humide, ça s’endure, mais des millions de « bzzzzzzzzzzzzzzzz » incessants dans mes oreilles, très peu pour moi.

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Le silence

La plus belle voix du désert, c’est celle du silence

Lorsque nos joyeux moulins à paroles d’hôtes se taisaient de concert, que les dromadaires s’assoupissaient et que, las, nous n’avions plus rien à dire, alors le silence du désert emplissait nos oreilles de toute sa puissance. Le silence, le vrai, ça s’entend. C’est fort. Ça bouche les oreilles, leur fait presque mal. Et quand ce silence œuvre au creux d’un vaste plateau de dunes, que même l’horizon a peine à embrasser, alors on devient comme intimidé d’être là et on se sent coupable de l’avoir l’instant d’auparavant balafré de nos paroles et de nos gestes bruyants. Le grand silence nous rappelle notre petitesse.

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Chronique saharienne VI et fin : toucher le Sahara

En guise de finale à ces impressions sensorielles du Sahara, le toucher:

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Le sable

Univers minéral, le Grand erg oriental dans lequel nous avons fait incursion est avant tout un univers de sable. Ce sable, d’une infinitésimale petitesse et d’une finesse inouïe, recouvre tout, pénètre tout, colle à tout et érode tout : la peau, les vêtements, l’intérieur des sacs, la nourriture, les cheveux, les chaussures, les couvertures, les bouteilles d’eau, les pages de carnet, les lunettes et, ce qui peut lui être fatal, l’appareil photo. Cette mer rugueuse, car Théodore Monod a bien raison de comparer le Sahara à la mer, s’approprie ainsi tout ce qui lui est extérieur.

Cette omniprésence du sable, les habitants du désert ont su en tirer avantage. Ainsi, à défaut d’eau, nous lavions nos assiettes, verres et ustensiles à même le sable. La technique permet un nettoyage parfait, à condition que ce qui reste de nourriture soit encore humide. Si c’est le cas, il suffit de plonger l’article de cuisine en question, ou même les mains, dans la dune, et de frotter en effectuant des petits mouvements circulaires. Ce qui reste de sauce, de thé ou de pulpe de fruit est alors absorbé par le sable, et au bout de quelques secondes, l’assiette est propre. Une technique tout à fait écologique, mais à déconseiller, il va sans dire, aux propriétaires de porcelaine de Limoges ou de cristal de Bohème.

Le fait que le sable ne soit pas inflammable permet également aux chameliers d’allumer des feux là où bon leur semble, ceci sans qu’il ne leur soit nécessaire d’entourer ce feu d’un cercle de pierres protectrices, tel qu’il est d’usage dans nos forêts boréales. Lorsque des cendres entourées de pierres (inutiles) sont repérés, nous pouvons donc être certains que ce ne sont pas des hommes du désert qui les ont allumés.

Les pentes douces des petites dunes tendres constituent par ailleurs d’alléchants matelas pour qui ressent le besoin, au terme du copieux repas du midi, de se payer le luxe gratuit d’une petite sieste à l’ombre d’un buisson rabougri et effeuillé. Lorsqu’il est recouvert d’une couverture, ce dernier devient alors un moelleux havre ombragé au sein duquel il est aisé de se mettre à ronfler. Cela s’applique évidemment autant aux dromadaires qu’aux hommes.

Remplis de sable et enterrés dans le sol, les sacs vides constituent d’efficaces ancres auxquels peuvent être attachés les jeunes dromadaires trop espiègles ou les mâles en rut.

Le sable volontairement ou non mélangé avec toute forme de crème, de lotion ou de liquide nettoyant, constitue en outre un exfoliant fort apprécié de l’Occidentale en mal de douche. De façon plus générale, l’air sec du désert ainsi que les propriétés « érodantes » du sable contribuent à minimiser les conséquences gênantes résultant d’une accumulation de journées sans bain ni douche (croûte de crasse, ongles noircis, pieds humides et nauséabonds ou autres effluves corporelles douteuses) et, en ce qui concerne les dromadaires qui parfois s’y roulaient avec un plaisir évident, à en faire un grattoir de choix.

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Les couvertures - Le chèche

Les couvertures

Puisque la température nocturne baissait parfois en dessous du point de congélation, il ne nous a suffi que d’une nuit pour comprendre que nos sacs de couchage 0 à -5 degrés recouverts d’une maigre couverture pour nous deux ne suffisaient pas à nous protéger de l’humidité poignante qui, vers les 2 heures du matin, pénètre les os et enserre le corps dans une froide moiteur très inconfortable. Aussi nous sommes-nous dès le 2e soir recouverts de trois couvertures de laine chacun. Bien emmitouflés dans le sac de couchage momie complètement refermé, nous pouvions sentir le rebord rugueux et ensablé des couvertures nous frotter généreusement le nez et, ainsi recroquevillés dans ce lourd amas de tricot serré fleurant bon le dromadaire vigoureux, nous nous endormions, dans mon cas, jusqu’à la prochaine envie de pipi.

Vincent a pour sa part développé dans le but de contrer l’inévitable chute des couvertures au cours de la nuit un système fort ingénieux mais, ma foi, complexe, qui consistait à littéralement farcir son sac de couchage avec les trois couvertures de laine. Inutile de dire que la dextérité requise pour réussir cette « farce », c’est-à-dire éviter la formation de mottons et ensuite parvenir à s’y insérer sans faire exploser le tout, est assez déroutante. Généralement, au bout d’une quinzaine de minutes de sparages, stepettes et autres prouesses contorsionnistes accompagnées de sacres refoulés, seule sa tête finissait par émerger de ce qui ressemblait dès lors à un gros saucisson, dans lequel il était confiné, immobile, jusqu’au lendemain matin. Exit donc dans son cas toute possibilité de pipi nocturne ou d’autres soulagements intestinaux du même acabit.

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Le chèche

Le chèche est le must de toute randonnée dans le désert. Cette bande de coton longue de 3 ou 5 mètres (plus généralement de 3), qui est vendue dans des couleurs variées mais qui semble avoir surtout la cote auprès des semi nomades en blanc, beige, vert kaki et, parfois aussi, bleu touareg, est utile à plus d’un égard. En plus de protéger contre le sable, le soleil, le froid, les mouches et le vent, le chèche permet de cacher astucieusement les cheveux devenus grassouillets au fil des jours (de là également l’avantage de porter les cheveux très courts comme nos hôtes) et, lors des grandes chaleurs, il n’est pas sans vertus rafraîchissantes.

La technique classique d’enroulement du chèche permet à ce dernier de recouvrir non seulement la tête, mais aussi la nuque, les tempes et même le cou. Si les néophytes que nous sommes avons veillé chaque matin avec un soin orthodoxe à enrouler notre chèche dans les règles de l’art (et à nous assurer de notre bonne mise tout au long de la journée en nous demandant : « mon chèche es-tu correct? » laquelle question ne pouvait aller dans mon cas sans un « j’ai-tu trop l’air d’un Conehead? », queue de cheval aidant), nous avons tôt eu fait de constater que nos hôtes, pour qui l’art du chèche n’avait plus aucun secret, faisaient montre d’une rapidité, d’une dextérité et d’une polyvalence de port incroyables. Le chèche peut en effet se porter non seulement à la saharienne, mais aussi à la bédouine, c’est-à-dire de la même manière que le kefieh, dont Yasser Arafat fut le plus célèbre ambassadeur, à l’égyptienne, soit en turban de style Aladin, ainsi qu’avec une variété de plis, de tourbillons et de retourbillons qui contribuent à donner à chacun son style personnel.

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Les dromadaires - Le soleil

Les dromadaires

Je ne tiens pas ici à souligner autant la sensation amusante accompagnant toucher du pelage rugueux et frisé des dromadaires ou la sensation humide de leurs lèvres dans la paume lorsque je leur faisait don de quelques pelures d’oranges que les conséquences légèrement handicapantes qui résultent d’un trajet prolongé sur les dos d’un de ces animaux. Ceux qui ont déjà chevauché un dromadaire seront d’accord avec moi : il s’agit là d’une expérience qui nous permet de prendre conscience de l’existence de parties de notre corps dont, jusque-là, nous ne soupçonnions pas l’existence. À force de se laisser bercer par le rythme doucement cadencé de la marche du dromadaire, et de peu à peu relâcher la raideur que nous avons tort de conserver dans le bas du dos, une sensation légèrement inconfortable, puis de plus en plus douloureusement apparaît sous les fesses. Après deux heures de ce régime, on a l’impression que deux petits os pointus vont nous sortir du derrière. Au terme de la randonnée, lorsque vient le temps de marcher à nouveau, on est, l’instant de quelques secondes, dans l’obligation de marcher comme Charlot, la canne et le costume en moins. C’est l’effet dromadaire. Il paraît que ça s’estompe avec le temps. Tout de même, fesses sensibles, s’abstenir.

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Le soleil

Le soleil saharien plombe pour de vrai. Il est sincère, direct, omniprésent. Lorsque le soleil plombe, on devient plus lourd, sa chaleur nous couvre tout entier, on le sent irradier notre peau, s’infiltrer sous notre visage, chauffer la semelle de nos chaussures. Mieux vaut alors se badigeonner de crème solaire protection 45, surtout dans le cas des teints de lait, autrement, le look écrevisse cramé vous guette dangereusement. « En été, nous confie Khalifa, le soleil est si fort qu’il est impossible de toucher le sable sans littéralement se brûler. Pour cette raison, passé le mois de mai et jusqu’à l’automne, personne ne vient dans le désert. » En ce mois de janvier, la chaleur du soleil qui plombait sur le Grand erg et ses champs de dunes était juste ce qu’il fallait d’hospitalière. Je n’ose imaginer la fournaise infernale que devient cet environnement au cours des mois de canicule. Alors, seul le scorpion et le serpent doivent se réjouir.

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Les mains de nos hôtes

Nos hôtes avaient des mains vivantes, rugueuses et vigoureuses. Des mains qui ont l’habitude d’être durement sollicitées, qui n’ont pas peur d’empoigner tout entiers un tas de bois sec, la corde d’un dromadaire de tête ou les lourdes outres de caoutchouc. Des mains qui coupent les légumes à une vitesse folle, qui préparent le thé selon une gestuelle gracieuse, qui frappent affectueusement le flanc des dromadaires et qui martèlent les pieux de la tente avec force. Des mains sans a priori, honnêtes, vraies et généreuses. En comparaison, nos petites mains pâles et frêles à l’épiderme fragile et à la force toute relative semblaient ridiculement décalées. Nos mains de citadins aseptisés étaient mal assorties au désert, mais je suppose qu’au cours de cette semaine saharienne, elles se sont, ne serait-ce qu’un tout petit peu, endurcies et, d’une certaine façon aussi, humanisées.

Il nous faudra à présent y retourner.

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